Edit 23/09/2017 : le programme est officiellement suspendu. Autant comprendre : mort.
Un cahier des charges exigeant (voir plus bas), une grogne montant de la troupe, hostile à l’idée de devoir porter soit plus lourd soit moins de munitions (on les comprend aisément !), et le manque de préparation et d’organisation du projet sont fréquemment cités comme causes de son arrêt.
En l’état, les recherches dont nous vous parlions plus bas sur de nouveaux calibres continuent dans la même logique et avec la même ambition, mais le programme ICSR de remplacement intérimaire / transitionnel des M4 et dérivés par une carabine automatique en 7,62x51mm n’est plus d’actualité, de façon définitive.
Pis encore, c’est la capacité même de l’US Army à gérer de tels programmes qui est désormais remise en question, du fait de trop nombreux programmes annulés malgré des dépenses considérables engagées au nom du contribuable américain.
Une idée fait son bout de chemin, confortée par ce dernier incident : l’USMC pourrait à l’avenir gérer les programmes de développement touchant à l’armement et l’équipement individuels, d’autant plus que ça colle à sa culture, bien plus qu’à celle de l’US Army, et que les projets portés par l’USMC ont non seulement presque tous aboutis, mais se sont également révélés pertinents dans la majorité des cas (les récents développements sur la protection individuelle et l’ergonomie des GPB, PC, sacs et autres en étant la preuve la plus récente).
Suite à cela, bonne chance aux fabricants pour caser / vendre leurs carabines 7,62 OTAN non-spécialisées TP / DMR, vu que les observateurs institutionnels de plusieurs pays membres / partenaires de l’OTAN qui souhaitaient également revenir au moins partiellement à la 7,62 ont expliqué attendre désormais l’aboutissement des programmes sur les nouveaux calibres avant d’envisager d’abandonner le 5.56x45mm.
En 2016, l’armée de Terre américaine (US Army) lançait une procédure visant à remplacer les fusils des tireurs de précisions des unités de combat d’infanterie (Squad Designated Marksman aka SDM, équipé en semi-auto) : l’objectif était d’une part de standardiser l’outil, d’autre part d’opter pour une solution modulaire, adaptée aux contraintes actuelles (adéquation avec les besoins avérés et futurs potentiels, évolutivité technologique, coût).
Sauf que ces objectifs ont quelque peu changés : il n’est plus question depuis mai 2017 de remplacer les fusils des tireurs de précision, mais carrément de changer toute la première dotation du combattant d’infanterie de l’armée de Terre américaine. Pourquoi ? Officiellement 2 problèmes majeurs :
- l’occurrence de plus en plus fréquente de blindage individuel performant chez les ennemis rencontrés (notamment au Moyen-Orient), que la 5.56×45 standard ne pénètre pas ;
- la faible létalité du 5.56×45 au-delà de certaines portées ou dans certaines conditions.
Après être revenus sur ces objectifs, nous verrons quels problèmes cela soulève au niveau de l’utilisateur et du décideur, et quelles options sont envisagées.
Retour au 7.62×51 : quels objectifs ?
Standardiser donc car en l’état, l’armée américaine emploie 3 plateformes et 2 calibres différents pour les fusils semi-automatiques de ses tireurs de précision, selon qu’il s’agit de l’Army, des Marines, des unités spéciales de la Navy ou des autres armées, etc. :
- dérivés de l’ancien fusil standard M14, les Mk14 EBR, M39 EMR et M14SE-CH, en 7.62×51 mm ;
- dérivés du M16, les SDM-R, SAM-R (encore employés par la Garde Nationale et certaines unités des Reserves) et Mk12 SPR, en 5.56×45 mm ;
- dérivés du SR-25, les SR-25, Mk11 et M110 SASS en 7.62×51 mm.
Opter pour une solution modulaire, adaptée aux contraintes actuelles car les RETEX des unités d’infanterie des différents corps de l’armée américaine ont mis en avant le besoin d’un calibre plus puissant que le 5.56 pour :
- contrer l’apparition désormais fréquente chez l’ENI de gilets pare-balles modernes et performants, capables d’arrêter la 5.56×45 OTAN (M855A1 EPR pour être précis) sans difficulté (problème discuté longuement lors de la dernière Commission Défense du Sénat américain) ;
- et mettre hors de combat un adversaire souvent fanatisé, répondant à des idéaux très différents de ceux des cultures occidentales ou asiatiques, où notamment le principe du “1 blessé neutralise 6 combattants” n’est pas applicable, le 5.56 perdant alors tout intérêt tactique et l’impératif devenant de neutraliser par tous moyens l’adversaire, via un outil pouvant enchaîner les tirs rapidement et avec précision jusqu’à 600-800m, de jour comme de nuit, en délivrant même à ces distances une énergie suffisante à l’impact pour stopper la menace.
Portée de 600-800m à laquelle le 5.56×45 mm a perdu presque toute efficacité : certes l’adversaire touché est blessé s’il n’est pas protégé, mais :
- la protection requise à ces distances contre ce calibre est minimale (des cas de vestes molletonnées type protection balistique d’avant-guerre comme mentionnées ici ont été signalés en Afghanistan, Syrie, Irak) ;
- les constats faits en Afghanistan par les américains et les études qui s’en suivirent mirent en évidence la faible létalité du 5.56x45mm à partir de 300m et au-delà (voir ici et liens inclus).
On retrouve dans ces deux objectifs ceux poursuivis avec le remplacement du Beretta M9 par le SIG P320 dont nous vous parlions ici : même principe du même blaster pour tous, FS comme biffins et marines, même principe d’évolutivité, etc.
U.S. Army: Beretta M9 & SIG P320 : les raisons d’un changement
Il faut savoir que cette procédure vise à terme à remplacer le 5.56×45 mm OTAN via l’adoption d’un nouveau calibre issu des dernières recherches technologiques sur les différentes balistiques d’un projectile (interne, intermédiaire, terminale = dans le canon, en vol, à l’impact) devant atteindre voire dépasser les performances du 7.62×51 OTAN avec une munition si possible aussi légère et facilement maîtrisable que le 5.56×45.
L’idée est, à partir de 2020-2022, d’opter soit pour le .260, déjà disponible dans le commerce, soit pour le .264 USA ou le .270 USA, deux calibres développés en interne par l’armée de Terre US, et innovant notamment avec une cartouche polymère (un sujet sur lequel nous reviendrons très bientôt).
US Army Marksmanship Unit's .264 USA cartridge with polymer and brass case between 5.56 mm (left) and 7.62 (right). pic.twitter.com/dSAHrnFFN4
— Nicholas Drummond (@nicholadrummond) September 27, 2016
Sauf que le développement d’un nouveau calibre standard pour l’armée américaine, et, au-delà, l’OTAN, est un serpent de mer vieux de 10 ans : certains se souviennent sans doute des annonces quasi messianiques de l’introduction des 6.8 SPC et 6.5 Grendel, suivies de … rien du tout.
Retour au 7.62×51 : quels problèmes ?
Le principal problème soulevé quant au retour au 7.62×51 comme calibre intérimaire est son encombrement : l’unité de feu journalière passerait ainsi de 210 cartouches à 120 cartouches. Pour les adeptes de la précision : la section passerait de 16700 cartouches à 9400 cartouches. Et le poids transporté (particulièrement l’arme, 1,2x à 1,3x plus lourde à vide) nécessiterait un accroissement du niveau physique via l’entraînement.
Problème qui pourrait être pire encore, certaines rumeurs faisant état d’un maintien de l’unité de feu journalière à 210 cartouches après l’adoption intérimaire du 7.62×51 …
L’autre problème évoqué par beaucoup étant le caractère intérimaire, qui trop souvent devient définitif tout en engendrant des surcoûts délirants dans le budget du DoD, le MinDef / MinArm US.
Un problème auquel on pense moins mais souligné par plusieurs observateurs extérieurs comme concernés : les communications pourraient devenir problématiques, le niveau sonore du 7.62×51 étant très supérieur à celui du 5.56. De récentes recherches historiques sur l’action du groupe de combat de la Seconde Guerre Mondiale ont mis en avant, entre autres points, la difficulté des communications due au bruit des munitions et armes utilisées alors. Certains répondront que les protections auditives peuvent contourner le problème : on fera remarquer que le niveau d’atténuation sonore de celles-ci est acceptable avec le 5.56 pour la plupart des utilisateurs, mais souvent insuffisant avec le 7.62, nombre d’utilisateurs recourant à la double protection, et les services de santé de différentes armées occidentales constatant une nette perte d’audition de ceux exposés aux munitions individuelles les plus “velues” au cours de leur carrière (voir en particulier 2 études ici et ici).
Enfin, qui dit moins de munitions et de plus gros calibre dit moindre capacité à saturer l’ennemi par le feu, notamment à courtes distances, ce que les conflits des années 1939 à 1975 ont montré, participant grandement au remplacement du 7.62 par le 5.56 dans toutes les armées OTAN et même au-delà par le 5.56 ou d’autres calibres.
Problème de la saturation que confirmeraient les RETEX actuels de Syrie et d’Irak.
Mais l’idée du retour au 7.62×51 est d’autant plus discutée outre-atlantique que la doctrine actuelle de l’armée américaine n’est plus de laisser l’infanterie engager le combat au contact de l’ennemi, mais plutôt de le fixer afin de permettre à d’autres moyens de traiter l’ENI : forces spécialisées / spéciales, artillerie, aviation.
Dans cet ordre d’idée, certains avancent que, précisément, une dotation principale plus précise plus loin serait judicieuse pour fixer à distance, la quantité de munition transportée dépendant alors de l’effet recherché et des moyens transport disponibles : ce ne serait pas un problème pour de l’infanterie mécanisée, par exemple, débarquant le temps de, avant de rembarquer, sans avoir à crapahuter des heures durant avec la charge supplémentaire.
Retour au 7.62×51 : quelles options ?
Le 08 août dernier, l’armée américaine à publié une “requête pour information” aux fabricants d’armes militaires, spécifiant le cahier des charges de l’arme recherchée. Parmi les critères, les plus notables sont sans doute les suivants :
- achat sur étagère => arme déjà existante dans la gamme des fabricants ;
- différentes longueurs de canon possible, dont 16 et 20 pouces (!) ;
- cache-flamme et ses accessoires capables de compenser le relèvement de l’arme au tir, d’atténuer le flash de départ du coup, et de modérer le son du départ de coup ;
- modes de tir semi et auto ;
- totalement ambidextre (symétriquement, pas par modification des procédures pour les gauchers) ;
- chargeur 20 coups minimum ;
- poids inférieur à 5,4kg à vide (!) ;
- rail accessoires intégral.
En l’état, seules 3 armes fabriquées aux normes militaires remplissent les critères :
- le SCAR H Mk17 de la FN, d’autant que les dernières innovations de la FN sur l’arme la rendent compatible avec le 5.56, le SCAR L en 5.56 ayant été retiré du service car trop peu fiable de l’avis de ses utilisateurs américains ; seul inconvénient noté, ses chargeurs propriétaires, dérivés de ceux du FAL ;
- le M110 SASS de KAC déjà en service, dans une version à canon 16 pouces et crosse télescopique, dont le chargeur est réputé d’une extrême fiabilité et dont 2/3 des pièces sont compatibles avec celles du M4 (l’armée américaine disposant d’un énorme stock de pièces pour M4, l’intérêt économique est considérable) ;
- le M110A1 de HK, en fait une variante américanisée du G28 de la Bundeswehr, lui-même un dérivé du HK417 ; il diffère du M110 SASS par son système à piston et non à emprunt de gaz, et par un chargeur transparent propriétaire, très réputé également.
Tous sont bien plus léger que le cahier des charges, et c’est heureux : on voit mal comment le soldat pourrait passer ainsi d’une arme de 3kg à vide à une de 5,4kg à vide …
Tous sont déjà en service dans les forces armées américaines, à différents niveaux, et largement voire unanimement appréciées.
Reste à voir quel choix sera fait, et quelles conséquences cela aura au sein des forces de l’OTAN, dont certaines envisageaient déjà un retour au 7.62×51 depuis quelques années, les fabricants l’ayant bien compris, notamment HK qui propose depuis quelques temps déjà son HK417 dans des configurations plus axées fantassin que tireur de précision.
Très bon article ! Le site est top !
Merci Antoine !
Super article !
Qu’est-ce que ça donne en pratique le 7,62×51 en full auto sur une arme “légère” ? Le compensateur arrivent à faire le boulot ?
Personnellement jamais testé en full auto, faut voir ce qu’en dirait Polo qui a dû expérimenter ça certainement. J’aurai tendance à dire que le plus important est la façon dont le mécanisme de tir gère le recul et le transmet à l’épaule, le relèvement à la bouche étant moins critique. Le FAMAS par exemple est beaucoup plus sec dans l’épaule et moins contrôlable en full qu’un AR15, pourtant même calibre et même mun. A voir.
Quel article complet ! La photo du dernier HK417 G28 en configuration infanterie .. poah ! Ca envoie 🙂
Merci ! Oui ça a de la gueule !
Le RETEX des combats en Afghanistan ne sont toujours pas tirés de la même façon aux USA qu’en France…
https://www.areion24.news/2020/01/24/vers-la-fin-du-556-mm%e2%80%89/
Il aura fallu qqes années (une dizaine) de lobbyisme du mouvement “Combat Reform” pour que ce soit ainsi aussi …
Vous avez fait très fort avec cet article!
https://www.areion24.news/2020/01/24/vers-la-fin-du-556-mm%e2%80%89/
Merci ! Très bel article aussi que le vôtre !
La Suède et la Finlande vont mutualiser leur achat de l’arme de dotation de leurs soldats, apparemment en 5,56…
http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2021/05/05/suede-et-finlande-reflechissent-a-un-achat-commun-d-un-nouve-22120.html
Le changement d’arme des pays scandinaves est à observer…
https://corporalfrisk.com/2021/11/06/aiming-for-a-joint-target/
Les stocks de 5,56 sont tellement énormes que le calibre a encore de l’avenir:
http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2021/12/28/de-nouveaux-fusils-pour-l-army-special-operations-brigade-br-22682.html
Les industriels de l’armement américains ont trouvé une astuce pour que l’US Army use les canons de ses armes en toute bonne conscience:
http://www.opex360.com/2021/01/10/lus-marine-corps-generalise-lemploi-de-silencieux-pour-les-armes-legeres-de-ses-unites-dinfanterie/
Si la France n’avait pas choisi d’étaler sa commande pour ses militaires pour des raisons budgétaires, on serait équipés en HK 416 F plus rapidement qu’en 2028…
https://www.bfmtv.com/economie/entreprises/industries/l-armee-francaise-passera-une-commande-de-12-000-fusils-d-assaut-allemands-avant-la-fin-de-l-annee_AN-202107230276.html
33% de l’armée de terre est équipée et 38% de l’armee de l’air et de l’espace, selon les chiffres diffusés.
La logique d’en équiper en priorité les aviateurs plutôt que les terriens (même en pourcentage) m’échappe totalement…
Concernant l’arme de poing, la 14e BSMAT avait perçu un premier lot de 5 000 Glock 17 FR le 16 décembre 2020.
En tant qu’unique pôle national de maintenance spécialisé dans l’électronique-armement, elle réalise depuis lors un travail de contrôle et de conditionnement des pistolets avant leur distribution dans les forces.
L’objectif pour ses personnels civils et militaires ?
Faire en sorte que les prochaines unités qui partiront en OPEX puissent partir avec leur nouvelle arme.
À terme, 80% du parc sera perçu par l’armée de Terre, 10% à l’armée de l’Air et de l’Espace et 8% à la Marine nationale.
D’après le ministère des Armées, l’ensemble des forces sera équipé d’ici à 2022.
Du côté de l’armée de Terre, chaque fantassin disposera alors d’un Glock 17FR en double dotation.
Merci pour ce commentaire très intéressant, et marri pour la validation tardive, le blog était en sommeil depuis quelques temps.
Les forces de l’ordre ont quelques armes valables face à un individu avec une kalach, mais cela reste un marché de niche:
https://www.forcesoperations.com/gendarmes-et-policiers-lorgnent-sur-le-calibre-300-blk/
Les armes détenues légalement n’alimentent pas le crime, qui lui n’a aucun mal à s’approvisionner contrairement au citoyen honnête…
https://www.lanouvellerepublique.fr/romorantin/loir-et-cher-les-armes-et-munitions-commencent-a-manquer
100% d’accord avec vous sur les deux points. Sur le premier particulièrement, un professionnel entraîné au tir ET à l’emploi TACTIQUE de l’arme-outil, y compris en binôme puisque c’est l’usage en police chez nous, n’est pas foncièrement désavantagé par son simple PA face à une AK, surtout en pleine rue à moins de 30m. Les problèmes viennent de l’entraînement insuffisant et inadapté, qui sappent la confiance du professionnel dans ses capacités et ne lui permettent pas de switcher en mode guerrier face à l’inattendu, succombant plutôt à la panique et au stress (ce qui est humain et largement compréhensible). Il n’est pas formé pour. Et l’adversaire le sait. L’ascendant psychologique est donc établi avant même le premier coup de feu.
Pour transformer ses soldats en sniper d’élite, les États-Unis investissent sur ça:
https://www.meta-defense.fr/2022/01/10/lus-army-va-investir-27-md-dans-les-systemes-de-visee-de-ses-fusils-dassaut-de-nouvelle-generation/
Cela va même beaucoup plus loin et fait pensé à l’ambition première du programme FELIN en France:
https://blablachars.blogspot.com/2022/01/experimentation-blindee-pour-le-system.html
Il y a du nouveau, mis seulement pour les opérateurs des forces spéciales françaises:
http://www.opex360.com/2022/01/12/les-forces-speciales-francaises-ont-recu-la-nouvelle-mitrailleuse-ultra-legere-evolys-de-fn-herstal/
Une petite démonstration en vidéo:
https://mobile.twitter.com/FNHerstalUK/status/1552329671244746752
Les retours des opérateurs des forces spéciales françaises sont bons sur Evolys:
https://twitter.com/Marsattaqueblog/status/1588113845637218305
Les belges vont en prendre aussi des FN EVOLYS:
https://www.forcesoperations.com/la-mitrailleuse-fn-evolys-bientot-evaluee-par-la-defense-belge/
Aux Etats-Unis, on parle aussi d’armes connectées:
https://www.usine-digitale.fr/article/aux-etats-unis-on-reparle-des-armes-connectees.N1773842
Et de balles “intelligentes”: le programme “Exacto”.
La Belgique s’y mettrait aussi, mais pas toute seule.
http://www.opex360.com/2022/10/06/la-belgique-cherche-des-partenaires-pour-produire-des-munitions-intelligentes-de-petit-calibre/
Le calibre 6,8 mm fait une petite entrée remarquée:
http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2022/04/22/4-5-milliards-de-a-sig-sauer-pour-fournir-les-armes-individu-22998.html
On attend impatiemment les RETEX…
https://twitter.com/top_force/status/1584112105233735681
Aperçu sur les réseaux sociaux, MCX Virtus qui peut changer facilement de calibre:
https://twitter.com/Marsattaqueblog/status/1585333510977761280
Le mini Hecate II n’a pas dit son dernier mot.
http://www.opex360.com/2018/06/17/mini-hecate-ii-nouveau-fusil-de-precision-francais-destine-aux-forces-speciales/
Refus de faire une filière petit calibre française, dernier épisode:
https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/relocalisation-des-munitions-de-petit-calibre-sebastien-lecornu-ne-partira-pas-la-fleur-au-fusil-956260.html
Le projet de reconstitution d’une filière de petits calibres de 5,56 mm en France a du plomb dans la… cartouche. Même s’il ne ferme pas définitivement la porte, le ministère des Armées n’est pas du tout prêt à partir la fleur au fusil pour relocaliser une filière de munitions de petit calibre en France. Pourquoi ? Dès 1999, le ministère de la Défense, alors sous la férule d’Alain Richard, a fait le choix de ne plus produire des munitions de petit calibre, estimant que le maintien d’une filière nationale n’était économiquement pas viable. Résultat, les armées se sont approvisionnées à l’étranger avec plus ou moins de réussite. Ainsi, les marchés passés dans les années 2000 à BAE Systems et IMI (Israël) ainsi qu’à ADCOM (Émirats Arabes Unis) se sont révélés être des fiascos opérationnels. Aujourd’hui, les munitions 5,56 mm en service dans les armées françaises sont toutes étrangères, venant « notamment d’Europe », selon le ministère des Armées.
La France a également fait le choix en 2016 d’acheter un fusil d’assaut à l’étranger après la fin de vie du FAMAS, le célèbre fusil d’assaut de la manufacture de Saint-Étienne (25 ans de moyenne de vie). Pour la première fois dans l’histoire de France, soit depuis trois cents ans, les armées sont dotées d’un fusil qui n’est pas français (HK 416F, adapté du HK416A5). Les armes de petit calibre équipant les armées sont pour l’essentiel en cours de renouvellement. Trois contrats ont été conclus ces dernières années pour l’acquisition de fusils d’assaut, de pistolets automatiques et de fusils de précision, respectivement auprès des entreprises européennes Heckler & Koch, Glock et FN Herstal. « La question de leur remplacement ne se posera donc pas avant plusieurs décennies », a récemment estimé le ministère des Armées, dans une réponse à une question du député RN, Laurent Jacobelli (Moselle).
Un projet de relocalisation qui fait long feu
Puis, au printemps 2017, un groupement industriel composé des entreprises Thales et Sofisport via sa filiale Nobelsport SA, le champion mondial de la poudre et des cartouches de chasse, propose de reconstituer une filière nationale de production de munitions de petit calibre implantée à Pont-de-Buis, dans le Finistère. Mais ce projet de relocalisation d’une filière nationale de munitions de petit calibre de guerre (5,56 mm, 7,62 mm et 9 mm) poussé par le ministre de la Défense d’alors, Jean-Yves Le Drian, a fait long feu. L’analyse menée par le ministère, dirigé à partir de 2017 par Florence Parly, « a confirmé les études préalables en constatant que ce projet ne serait pas compétitif au niveau mondial, malgré un important investissement initial de l’État », a souligné le ministère des Armées dans sa réponse à Laurent Jacobelli.
« La taille du marché national n’étant pas suffisante pour entretenir un tel outil industriel, il est indispensable qu’un tel projet ait accès au marché export et donc soit compétitif », a affirmé le ministère.
Pour autant, le ministère des Armées a semble-t-il quelques scrupules à ne pas enterrer définitivement un projet de relocalisation. C’est certainement dû au retour d’expérience de la période Covid-19, puis de la guerre en Ukraine.