Serpent de mer des armées françaises depuis près de 40 ans, le remplacement des pistolets de dotation par le nouveau PSA (Pistolet Semi-Automatique) Glock 17 Gen 5 spécifique armée française marque un tournant pour nos forces, cohérent avec les dernières adoptions (armements comme véhicules) et significatif d’un changement de paradigme doctrinal. Mais, alors que le choix vient à peine d’être officialisé (il était en pratique connu depuis quelques semaines), comme à l’accoutumée de nombreuses voix s’élèvent pour le critiquer sur divers points. En faisant abstraction des commandos-claviers opérant depuis leur sous-sol et autres experts du tir virtuel, certaines critiques sont toutefois à considérer. Nous y revenons donc avec vous dans cet article, en considérant d’abord ce que le Glock 17 va remplacer, puis la mise en concurrence et les raisons de ce choix, avant de conclure par notre point de vue sur la question.
Les dotations actuelles
L’armée française est, rappelons-le très schématiquement pour nos lecteurs civils, constituée d’éléments très divers :
- l’Armée de Terre, qui comprend les anciennes “troupes métropolitaines”, les Troupes de Marine, la Légion Etrangère, et l’ALAT (hélicoptères) ;
- l’Armée de l’Air, composée d’avions et d’hélicoptères et de leurs servants (pilotes, mécaniciens, basiers) ainsi que de troupes au sol (Génie de l’Air, Fusiliers et Commandos) ;
- la Marine Nationale, composée de navires et de leurs servants (en mer et sur base) et là aussi de troupes au sol (Fusiliers Marins, Commandos) ;
- et enfin différents services dits “inter-armées” indispensables aux trois armées (terre, air et mer), dont notamment le Service des Essences et le Service de Santé.
Au-delà de ces grandes structures, un certain nombre de corps et d’unités spécialisés dans tel ou tel domaine ont, au sein de chaque armée, des besoins spécifiques les amenant à employer des matériels différents de leurs camarades d’autres unités.
Cela, et le besoin dans les années 1990 d’entamer le remplacement d’une dotation remontant aux années 1950, expliquent l’utilisation de plusieurs modèles de pistolets différents dans nos armées. On retrouve ainsi principalement, sans rentrer dans le détail presque anecdotique de ce qui peut se trouver dans certaines armureries :
- le MAC / MAS 50 :
- adopté en 1950 et entré en service en 1953 ;
- produit par la Manufacture d’Armes de Châtellerault (MAC) ou par celle de Saint-Etienne (MAS) jusqu’en 1978 ;
- fabriqué à 341 900 exemplaires dont au moins 300000 pour la France ;
- conçu dans les années 1945 – 1950 comme une évolution en 9x19mm des MAS35S et PA35A, eux-mêmes dérivés améliorés et en 7,65mm MAS du Colt 1911 ;
- platine à simple action, et sécurité par blocage mécanique du percuteur ;
- d’un poids de :
- 900g à vide,
- 1100g chargé ;
- d’une capacité de 9 coups (10 en condition alpha, avec une de plus dans la chambre) ;
- le MAS G1S alias PAMAS :
- adopté en 1989 pour la Gendarmerie Nationale, 1992 pour l’Armée de l’Air, et 1999 pour les Terriens et Marins ;
- produit sous licence Beretta par la MAS ;
- fabriqué à 100 000 exemplaires ;
- version à culasse renforcée du Beretta 92 G (à levier de désarmement manuel et non à sécurité à désarmement comme le Beretta 92 F) réalisée dans un alliage différent et avec une géométrie des rails légèrement différente (reprise sur le Beretta 92 FS), dérivé donc du Beretta 92 (introduit en 1976) dont nous avions longuement parlé suite au programme MHS et à l’adoption du P320 / M17 ici à l’époque (lien cliquable) ;
- platine à simple et double action, avec sécurité par désarmement manuel et sûreté de percuteur ;
- d’un poids de :
- 975g à vide ;
- 1225g chargé :
- d’une capacité de 15 coups (16 en condition alpha) ;
- les Heckler & Koch USP9 :
- acquis à partir de 2002 pour remplacer les MAC 50 dans la Marine Nationale ;
- plusieurs versions adoptées : Standard, Tactical, et Compact (PA HK Marine) ;
- environ 5 000 exemplaires acquis, Compact principalement pour la Marine (aéro-navale comprise) ;
- armes dérivées du programme OHWS (1991 – 1993) demandé par l’USSOCOM et qui aboutira notamment aux Mk23, et USP, dérivée des principes de base du 1911 mais avec notamment un système de limitation du recul (différent sur la version Compact), et des composants métalliques en acier inoxydable nitruré (pour l’usage en milieu maritime notamment) ;
- platine à simple et double action, avec sécurité par désarmement manuel ou par blocage de la culasse, et sûreté de percuteur ;
- d’un poids de :
- 667g (Compact) / 748g (Standard) / 771g (Tactical) à vide ;
- 905g (Compact) / 1025g (Standard) / 1050g (Tactical) chargé ;
- d’une capacité de 13 coups (Compact), ou de 15 coups (Standard et Tactical), +1 en condition alpha.
- le Glock 17 Gen 3 :
- présenté en 1998, acquis progressivement depuis les années 2000 pour les besoins de certaines unités (Commandos Marine à partir de 2000, puis Forces Spéciales, Commandos de la Brigade Parachutiste et de la Brigade de Montagne et unités du Renseignement Militaire dans les années 2000 – 2010, et Plongeurs de Combat du Génie à partir de 2014 – 2015) ;
- plusieurs versions adoptées : standard, et M (à évents internes pour l’évacuation de l’eau) ;
- au total moins de 5 000 exemplaires (à confirmer) ;
- arme de conception révolutionnaire, présentée en 1980 et distribuée largement à partir de 1983, le Glock 17 a été la deuxième arme à percuteur lancé et à carcasse polymère (la première étant le H&K VP70 12 ans plus tôt, un échec commercial), la première développée autour d’un alliage de polymères bien précis (et non choisi sur étagère comme pour le VP70) et la première à cumuler trois sécurités internes, système encore amélioré sur les Gen 4 et 5 (système Safe Action breveté par Glock) ;
- platine double action à percuteur lancé (plus fiable et permet le réarmement du percuteur sans éjection de la cartouche en cas de défaut de percussion).
Les Glock 17 Gen 3 et H&K USP étant d’une diffusion limitée au sein des forces, la très grande majorité des unités de terrain doit donc faire avec des MAC 50 et PAMAS G1S certes performants sur le papier, mais de conception ancienne (tout métal, lourds et d’une ergonomie datée), et souvent très usés, voire rincés, par des décennies de service malgré des remises en condition régulières … quand les pièces sont encore disponibles en nombre suffisant (cas du MAC 50).
En valeur absolue, nous avons eu la chance d’avoir d’excellentes armes :
- le MAC 50 était considéré à sa sortie comme le meilleur pistolet semi-automatique au monde et le plus avancé, et garda cette réputation jusque dans les années 1970, y compris outre-atlantique (voir l’ouvrage de référence, Small Arms of the World de W.H.B. Smith), où les -rares- modèles disponibles en collection s’échangent à prix d’or ;
- particulièrement innovant en son temps (et d’ailleurs assez cher), il a pour descendance et / ou parentèle méconnue, de nombreuses armes dont le SIG P210, issu du brevet sur le PA35A racheté par les Suisses en 1937. D’autres améliorations remarquables introduites par le MAC 50 sont aujourd’hui courantes : le témoin de chambre sur le dessus de la culasse et la sécurité de chargeur.
- Ses mauvais résultats à l’export peuvent s’expliquer par le contexte et l’époque : la 2ème Guerre Mondiale à peine terminée, des quantités astronomiques d’armes produites pendant et juste après inondent le monde entier, et dans la Guerre Froide qui s’installe, USA et URSS vendent à très bon prix et offrent en quantités presque égales des armes réputées (1911 et copies d’un côté, Tokarev et copies, notamment Norinco, de l’autre) à leurs alliés respectifs. Difficile pour quiconque de se faire une place dans un tel contexte, et les arsenaux d’alors de nombreux pays reflètent bien cette situation. En pratique, même en France dotée du MAC 50, beaucoup jusque dans les années 1965 utilisent des pistolet 1911, mais aussi P08 et P38 pris aux allemands, soit par confort personnel soit par goût pour l’exotisme et le “non-TTA”.
- Pourtant, ceux qui ont eu l’occasion de tirer avec des MAC 50 en bon état et aux rayures encore marquées peuvent confirmer les excellents résultats réalisables au tir, tant en précision qu’en rapidité, aidés par une prise en main excellente (type 1911, très naturelle) bien qu’imparfaite (fâcheuse tendance à mordre la peau entre le pouce et l’index, les plaquettes Trausch pourtant officiellement approuvées n’ayant jamais été installées sur les armes) et une bonne ergonomie fonctionnelle (sécurité pouvant être abattue rapidement avec le pouce contrairement à ce que dit Larry Vickers dans la vidéo suivante) ;
- le PAMAS, et son faux-jumeau le M9 de l’armée américaine, tout comme leurs frères Beretta 92, sont encore légitimement considérés comme l’un des meilleur design de pistolet jamais inventé, et bénéficient du statut enviable d’icône absolue parmi les pistolets, aux côtés du Colt 1911 et … du Glock 17. Trois générations, trois visions différentes, trois ergonomies.
- Beretta 92 et Glock 17 sont techniquement nés presque en même temps, mais évolution des mentalités oblige (a fortiori avec une carcasse plastique, perçue au départ comme moins durable, à tort) et adoption massive par l’armée américaine aidant, le Glock aura mis plus de temps que le Beretta à faire son trou.
- Le PAMAS n’a pas beaucoup d’inconvénients majeurs, hormis quelques détails, notamment ergonomiques : le levier de désarmement tend à gêner lors des manipulations de la glissière, et selon la taille des mains, il peut arriver d’actionner partiellement le levier de démontage ; les petites mains ont d’ailleurs parfois du mal avec l’arme et sa poignée massive. Mais il est lourd (par rapport à ce qu’on sait faire aujourd’hui, mais dans la moyenne de son époque de conception), avantage au tir sur cible (meilleure stabilité) sauf quand le tir dure dans le temps (fatigue musculaire, maintien en cible moins évident), que la cible bouge (micro-mouvements moins précis du fait du poids), qu’elle a le mauvais goût de répliquer, et que le PA a été trimballé à la cuisse pendant 4h de marche avant d’être sorti de l’étui.
Excellentes armes donc, pour leurs époques respectives de conception, mais qui ne sont clairement plus adaptées aux besoins et attentes actuelles, ou le pistolet est passé d’arme de secours d’un servant d’arme collective ou de défense et / ou prestige du gradé, à double dotation standard de tout GV de base, et où le besoin de pouvoir facilement monter lampes, lasers et autres aides à la visée sur un pistolet commence à être compris de ce côté-ci de l’Atlantique (hors unités spéciales / spécialisées s’entend).
Le programme PANG
Avant que le programme PANG ne naisse, le remplacement des MAC 50 avait déjà été envisagé, dès les années 1960, compte tenu de l’intensité des conflits vécus alors par les forces (pour donner une idée, 27 morts par jour en Indochine, 9 morts par jour en Algérie, les deux pendant 7 ans) et donc de l’usure subie par les armes. Les fabricants français historiques (Manufactures de Bayonne, de Châtellerault et de Saint-Etienne, les MAB, MAC et MAS), avaient alors développé des innovations mécaniques et des premières depuis longtemps oubliées, sur des pistolets qui pour la plupart n’ont jamais débouché, et pour d’autres ont connu le succès … à l’export, notamment dans le marché civil.
Ainsi, de changements de priorités en réductions budgétaires (budget des armées en diminution constante pendant près de 40 ans) en changements politiques (fabricants progressivement abandonnés à leur propre sort, jusqu’à la fermeture complète pour certains), rien ne se passa.
Au début des années 1980 le remplacement commençait à devenir une nécessité impérieuse, et une solution de compromis fut trouvée, après près de 10 ans de go / no-go, en l’adoption du MAS G1 pour remplacement partiel des MAC 50.
Puis, les divers engagements des années 2000 mettant rudement à l’épreuve les matériels, le besoin de remplacer l’armement individuel s’imposa. Auditionné au Parlement en Juillet 2017, le GAL BOSSER, alors CEMAT, exposait ainsi le problème :
Aujourd’hui, ni les forces de sécurité intérieures, ni les soldats étrangers que j’ai rencontrés cette année ne sont dotés d’une arme de poing des années cinquante.
Ajoutant, deux mois plus tard :
Si on peut les remplacer, à l’horizon 2022, par des pistolets plus modernes, cela aurait du sens et, politiquement, ce serait recevable.
L’objectif fut donc de lancer un appel d’offres pour trouver un candidat idéal au remplacement de la dotation hétéroclite par un pistolet unique, convenant à un large panel d’utilisateurs aux besoins et contraintes très différents. Il s’agit donc de trouver aussi bien un pistolet de combat pour les troupes de contact, qu’une arme de secours pour les personnels navigants par exemple.
L’appel d’offres
L’avis de marché pour le remplacement des pistolets semi-automatiques des armées a été publié le 2 mars 2019.
Ouvert aux fabricants étrangers (et pour cause, nous y reviendrons), il précise d’emblée que l’offre choisie sera celle “économiquement la plus avantageuse en fonction des critères énoncés dans le cahier des charges”. En gros : le meilleur rapport qualité – prix.
Autre point : les postulants doivent pouvoir justifier d’un CA annuel supérieur ou égal à 30 millions d’€. Logique compte-tenu de la viabilité attendue du fournisseur. Pour y arriver et proposer un pack complet (arme + accessoires), les industriels pourront se regrouper en tant que candidat unique.
Clôturé au 12 mars 2019, l’appel d’offre sera suivi de la sélection des finalistes, puis du gagnant, et ensuite 4 ans précis (48 mois) pour livrer les matériels en intégralité, ce qui nous amène en 2024 au plus tard, 2022 annoncé.
Est attendu des fournisseurs potentiels, principalement et par ordre de volume :
- 45 millions de cartouches 9x19mm BO OTAN ;
- 4 millions de cartouches marquantes (type Simunition) ;
- 2 millions de cartouches 9x19mm subsonique (pour l’emploi avec réducteur de son) ;
- 75 000 PSA de calibre 9 mm ;
- et tous les accessoires allant avec.
Une très grosse commande donc. Assez pour un remplacement total des PA en dotation ? Pas tout à fait, nous y reviendrons. 75 000 PSA pour un peu moins de 100 000 utilisateurs potentiels toutes armées confondues, il faut donc en déduire que tout le monde ne sera pas équipé. Le fait est, si les MAC 50 sont globalement presque tous rincés à l’extrême, les PAMAS se portent encore bien en général.
Les candidats
Pour un certain nombre de raisons, il faut noter que ni la Fabrique Nationale Herstal, ni Sig, ni Heckler & Koch n’ont répondu à l’appel d’offre, alors même que ce sont en général les trois premiers noms auxquels tout le monde pense en la matière, et à raison du fait de leurs historiques respectifs notamment avec les armées françaises.
Les rapprochements avec la Belgique auraient légitimement permis d’envisager une candidature de la FN Herstal, d’autant que de nombreuses armes FN sont déjà en service en France (SCAR-L, Minimi, lance-grenade, …) et que de nouvelles arrivent (SCAR-H PR, nous y reviendrons), et de notre point de vue le jeune FN 509, considéré outre-atlantique comme l’un des meilleurs “tueurs de Glock”, aurait été un compétiteur intéressant : l’arme est reconnue comme performante, ergonomique et fiable, mais son gabarit assez compact était peut-être un facteur limitant pour le PANG / PSA.
Du côté de SIG, on peut imaginer que les déboires traversés avec le P320 à l’issue du programme MHS ayant abouti à son adoption sous le nom M17, ainsi que les restrictions liées à l’ITAR, ont calmé toute velléité. Le P320 a en effet le mauvais goût de tirer tout seul lorsqu’il tombe sous un certain angle, et présente quelques problèmes de fiabilité que l’US Army rencontre avec, sur les premières séries principalement. C’est cependant, en France, l’arme de dotation de la Sûreté Générale (police ferroviaire, notamment, depuis 2017 (livré courant 2018).
Pour H&K, dont les USP sont utilisés notamment dans la Marine Nationale, les SFP9 et SFP30 auraient pu être de bonnes propositions, disponibles dans de nombreuses configurations différentes (avec ou sans sécurité externe) et équipés de raffinements techniques pertinents (démontage sans action sur la queue de détente et imposant le retrait du chargeur, 27 combinaisons différentes de poignée, etc.) mais sont notoirement plus chers que les Glock ou d’autres concurrents, et les retours sur la fiabilité, bien que très bons, sont légèrement en retrait. De plus, comme pour le FN 509, il s’agit d’armes compactes plus proches du gabarit d’un Glock 19 et donc pas forcément adaptées à une utilisation militaire généraliste, et / ou à de grandes mains gantées, sans parler des empreintes de doigt (problématiques aussi pour les petites mains).
Pour le reste, il faut aussi bien comprendre que ces grandes compétitions pour l’équipement d’une force armée nationale ne sont pas très rentables pour les fabricants et fournisseurs, comparativement à la vente au détail ou à des forces plus réduites (quelques dizaines de ceci pour telle police locale, quelques petites centaines de cela pour telle unité spéciale, etc.). A titre d’exemple, on donnera celui de ce pistolet, dont nous tairons le nom, vendu environ 250$ pièce et environ 400$ tous accessoires et contrat de maintenance compris à une administration donnée d’un certain pays, quand il est proposé à environ 600$ avec juste 2 chargeurs au client civil. Ces gros contrats sont donc surtout intéressant par leurs volumes et les gains d’image et de notoriété, mais exigent de la part des fabricants et de leurs partenaires de solides capacités pour tenir les délais et autres contraintes.
Les non-finalistes
Plusieurs fabricants ont répondu présent à l’appel d’offre, en l’état nous disposons des informations suivantes, parcellaires. Il est d’ailleurs dommage que, contrairement aux américains par exemple, les français ne permettent pas plus de communication sur les détails de ces mises en concurrence, au moins sur les aspects techniques. Les perdants y gagnent certes en minimisant l’impact d’image, mais l’information collective y perd. Le lecteur civil notera que l’armée française a une culture de la discrétion globalement plus étoffée que les américains notamment, contrairement aux idées reçues.
Le IWI Jericho :
Dérivé du mythique CZ75, déjà réputé pour son lot de solides qualités (ergonomie, efficacité au tir, fiabilité), il en améliore les caractéristiques en s’orientant sur un usage très tactique, mais d’école classique. Peu populaire chez nous, et donc méconnu (contrairement aux dérivés sportifs du CZ75, Tanfoglio notamment), il est par contre très populaire dans de nombreux pays, apprécié aussi bien par une clientèle civile pour les loisirs ou la défense personnelle (dans les pays où c’est permis et jugé nécessaire), que par une clientèle professionnelle, principalement forces de l’ordre (Israël bien sûr, Belgique, Grèce, Hongrie, Kenya, entre autres), bien que quelques armées ou unités de certaines armées s’en servent (Ukraine, Inde, Colombie, Corée du Sud, Géorgie, Serbie, Salvador, et en Israël encore). Il aurait candidaté, mais cette information reste à prendre au conditionnel.
De nombreuses versions différentes sont proposées par IWI, et nous ignorons pour l’instant l’exacte version qu’a pu présenter IWI dans le cadre de l’appel d’offre (mise à jour dès que nous aurons toutes les précisions). Cependant l’ensemble des versions sont assez proches, une vue d’ensemble est donc possible : sa conception ancienne bien qu’excellente, et son ergonomie datée n’en faisaient manifestement pas un choix pertinent quand il s’agit de remplacer notamment le PAMAS, comparable, mais regardons tout de même ce qu’il avait à offrir :
- les bons côtés :
- confort en main ;
- fiabilité éprouvée ;
- grande stabilité au tir ;
- grande précision (rails de glissière inversés, d’où la forme particulière de la culasse) ;
- relativement léger (720 – 750g selon versions) dans ses versions à carcasse polymère ;
- grande capacité (16 cartouches) ;
- les mauvais côtés :
- ergonomie nettement datée :
- marteau apparent,
- poignée à forme dite “ergonomique” mais qui gênera toute main pas exactement dimensionnée pour ;
- contrôles imposants et dépassant largement de part et d’autre de l’arme ;
- facilité de manipulation de la glissière compromise par la présence des contrôles ;
- organes de visée ne permettant pas les manipulations dégradées ;
- chargeurs métalliques relativement fragiles ;
- arme assez massive dans ses formes, plus susceptible d’être accrochée par d’autres équipements ou la végétation sur le terrain.
- ergonomie nettement datée :
Si c’est bien vrai, il est curieux que IWI se soit présenté avec un tel candidat alors qu’un modèle plus moderne et plus à même de correspondre aux attentes du cahier des charges existe dans leur gamme, le Masada (à ne pas confondre avec la carabine conçue par Magpul dans les années 2000 et plus tard diffusée sous le nom de Bushmaster / Remington ACR), un pistolet à carcasse polymère et percuteur lancé, à grande capacité (17 coups). Une arme certes très jeune (2019) et donc sans RETEX encore, d’où peut-être ce choix de leur part, bien étonnant.
En l’état nous ne pouvons confirmer les autres candidats, ni même s’il y a vraiment eu d’autres candidats, et l’article fera l’objet d’une mise à jour dès que nous aurons pu double-checker les informations à ce sujet, ce qui tarde à venir.
Nous pouvons toutefois émettre quelques suppositions, en fonction de ce qui est présent sur le marché actuel et de la taille des firmes correspondantes.
Dans la liste des candidats potentiels crédibles, commençons par le Beretta APX, conçu comme un concurrent direct au Glock, notamment pour les marchés militaires (candidat malheureux au programme MHS de remplacement du Beretta M9 dans l’armée américaine), et parent du PAMAS partiellement remplacé. Etudié pour être facile et peu coûteux à produire (pas de géométries trop complexes pour l’usinage des pièces et moules) et ergonomique, il est en effet très agréable de prise en main, confortable et naturel.
Venu d’Autriche comme le Glock, le Steyr A2 MF apparaît aussi comme un candidat crédible. Doté de 4 sécurités, d’organes de visée trapézoïdaux, et d’un axe de canon particulièrement bas, c’est la version évoluée d’un pistolet très novateur des années 1990, le M9. Une arme particulièrement étudiée (par exemple la poignée peut être adaptée en profondeur comme en largeur, unique sur une arme de service), peut-être trop ? Ne l’ayant jamais vu même de loin, nous ne pouvons vous éclairer plus.
Enfin, autre possibilité, le Walther PPQ M2 Q4. Considéré comme un excellent pistolet, il peut pourtant présenter quelques difficultés en tir soutenu, et les organes de visée livrés en configuration Q4 Tac (équivalent du MOS Glock) ne sont clairement pas adaptés (trop bas pour colimater avec un point rouge).
Une fois de plus, il ne s’agit en l’état que de suppositions.
Les finalistes
Trois finalistes ont été sélectionnés en septembre 2019, sans grande surprise trois pistolet à carcasse polymère et action par percuteur lancé sur platine double action. Enfin, sans surprise … Pendant que les “vieux choufs” crient au scandale de la fin du métal costaud – solide, a contrario d’aucuns s’étonnent que la STAT (Section Technique de l’Armée de Terre, chargée de l’évaluation), qui traîne une réputation ancienne de décideurs de bureaux pas nécessairement fondée, puisse faire des choix pertinents. Les adoptions de certains matériels il y a quelques décennies ont laissé des traces durables (le fameux gilet de combat TTA, entre autres). Ce serait surtout oublier que les limitations budgétaires passées expliquent aussi bien des choses, même si les gens en poste ont au départ les meilleures ambitions pour leurs camarades …
Quoiqu’il en soit, la STAT est depuis quelques bonnes années au moins remplie de passionnés issus du terrain, et ayant cumulé les OPEXs dans un large panel d’unités et de spécialités. De plus l’objectif n’est plus d’équiper une armée de conscription massive en cas d’attaque de millions de rouges déchaînés déferlant sur l’Europe, mais d’optimiser l’équipement d’une armée bien plus réduite de professionnels exigeants, tout particulièrement à l’heure d’internet rendant facile l’accès à l’information, et à l’heure de l’influence psychologique et sociale des réseaux sociaux, conditionnant chez tout-un-chacun un niveau d’attentes bien plus élevé sur l’équipement que quand il s’agissait de faire avec ce qu’on vous donnait, à quoi vous ne connaissiez dans 99% des cas pas d’alternative faute de savoir ce qui se fait à l’autre bout de la planète.
Les finalistes sont donc trois excellents pistolets, et si, puisque c’est l’objet, nous allons tenter de voir ensemble quels points les distinguent en bien ou en mal les uns des autres, il faut avant tout garder à l’esprit qu’il n’y a actuellement pas d’arme de service foncièrement mauvaise, et que le niveau technique et technologique général du secteur est des plus élevés : ça se joue entre la crème, la crème de la crème, et le suprême de crème. Il n’y a qu’à voir les nombres moyens de coups tirés sans incident de tir / arrêt de tir, plusieurs fois supérieurs à ce qui se faisait sur les armes des générations précédentes, pour s’en convaincre, mais nous éviterons d’aller trop loin dans le détail technico – technique.
Le CZ P10 :
Jeune concurrent direct des Glock 17 chez le réputé fabricant tchèque historique (fondé en 1917), il lui est si proche en dimensions qu’il rentre dans la plupart des étuis pour G17 (idem pour le P10C et le G19), et se démonte et remonte exactement de la même façon. Mais, si la prise en main est excellente et plus naturelle que sur les Glock, l’ergonomie pour le combattant manque le sans faute de peu, avec de l’excellent et du moins bon :
- d’un côté on a :
- un déverrouillage totalement ambidextre des chargeurs, sans démontage de la pièce ;
- une forme générale moins carrée, à la fois plus moderne, plus ergonomique, plus naturelle en mains ;
- une texture de poignée plus agressive et plus performante dans toutes les situations ;
- une glissière plus facile à actionner grâce à des serrations franches et agressives ;
- glissière pour l’anecdote pourvue d’un traitement de surface à très haute performance, français, le procédé ARCOR ;
- une queue de détente plus facile à atteindre que sur un Glock, plus droite et plus verticale, intéressant à la fois pour les petites mains et lors du port de gants pour les mains de taille intermédiaire, avec un pontet un peu plus grand d’ailleurs que sur le Glock 17 ;
- une action de détente incontestablement supérieure à celle du Glock (dans la version de série du G17), et même du HS9 (avis personnel : probablement une des toutes meilleures actions sur ce type de PA avec le Walther PPQ M2) avec une course à la fois évidente, un point dur plus net et qui ne gratte pas, un poids de départ légèrement inférieur, et un “reset” plus court et plus net ;
- une fabrication de grande qualité dans la plus grande usine au monde d’armes de petit calibre (eh oui, c’est en Europe, les américains n’ont rien inventé !) ;
- de l’autre côté on a :
- une arme un peu plus lourde que ses concurrentes (730g) ;
- une moindre possibilité pour l’extraction forcée des chargeurs ;
- un poids légèrement supérieur,
- un levier de remise en batterie de la culasse beaucoup plus dur à mettre en oeuvre que sur Glock ;
- des rails de glissière rajoutés et non intégrés dans la carcasse comme sur un Glock 17, avec une carcasse ayant (sans doute de fait) tendance à ne pas être aussi droite, un problème connu sur le P10 mais sans réelles conséquences ;
- des chargeurs métalliques :
- à la fois moins durables que les chargeurs polymères d’autres armes (dont le Glock),
- plus contraignants à l’entretien,
- et beaucoup plus chers (x2) ;
- et une hausse arrière à points blancs classiques moins adaptée à l’engagement rapide aux distances supérieures à 25m, où une hausse en U type G17 permet de viser différemment selon la distance (pensées particulières à un certain MJR pour ses démonstrations au MAS G1 à 100 et 200m debout bras franc) ;
- hausse qui, au surplus, ne permet pas nativement les actions de glissière sur la ceinture, le gilet, un talon de chaussure etc.
Objectivement, on peut considérer que le P10 est ce que le Glock aurait du devenir avec une évolution incrémentale de la part du fabricant autrichien, qui n’a fondamentalement pas changé de recette depuis son invention en 1980.
Le SF19 (MàJ nouvelles infos) :
Développé par le français Sunrock Defense en partenariat avec le croate HS Produkt et présenté lors du dernier Milipol (2019), le SF19 est une variante spécifiquement développée du HS-9 (une excellente arme connue plus généralement sous son nom américain de Springfield XD). Fabriqué dans l’une des plus grandes et plus modernes usines d’armes de petit calibre au monde, reprenant l’adroit mélange de genres du HS entre le classique (pédale de sécurité et angle de poignée repris du 1911), le moderne (percuteur lancé, carcasse en polymère propriétaire) et le futuriste (ergonomie léchée, nombreux témoins de condition du chargeur et de la chambre, démontage sûr à 100%), le SF19 y ajoute quelques particularités, notamment des contrôles ambidextres.
A noter que Sunrock et HS étaient déjà présents dans la compétition pour le remplacement du FAMAS avec le VHS, un fusil d’assaut bullpup, premier au monde de sa catégorie à disposer d’une crosse réglable en longueur (et hélas déjà bien longue quand réglée au plus court).
Si le SF19 a été spécifiquement développé avec, par et pour Sunrock, courant 2018 – 2019, ses cousins HS-9 et Springfield XD, très proches, sont utilisés par de nombreux services de police américains d’état mais aussi fédéraux, par plusieurs polices municipales et par le GPSR (police de la RATP) en France, ainsi que dans les forces armées de Bosnie, Croatie, Géorgie, République Dominicaine, Indonésie, Macédoine, Malaysie, Thaïlande, et les forces de police de Croatie, de Géorgie et d’Irak, elle est techniquement l’arme la plus récente dans sa conception générale, de la compétition pour le PSA (développée à la fin des années 1990).
On pourra retrouver ici une vidéo que nous avions faite grâce à Sunrock lors du Milipol 2017 au sujet du XD, nous annoncions d’ailleurs déjà à l’époque qu’il serait candidat au remplacement des MAC 50 et PAMAS, sans savoir que ce serait finalement dans une version spécifiquement conçue (voir description de la vidéo).
- Ses côtés positifs :
- arme légère (670g) ;
- plus compacte que ses concurrents ;
- de très grande capacité (19 coups) ;
- canon match et rampe d’alimentation polie ;
- queue de détente plate ;
- chargeurs d’excellente qualité ;
- indicateur de chargement sur le dessus de la culasse, et de percuteur armé à l’arrière de la culasse ;
- démontage sans percussion (contrairement au Glock et à d’autres) ;
- nombreuses sécurités :
- sûreté de détente (type Glock) ;
- pédale de sûreté de poignée (type 1911) ;
- sûreté de percuteur (anti-chute) ;
- bouton poussoir de chargeur :
- ambidextre sans démontage ;
- protégé (pas d’éjection involontaire possible) ;
- et éjection puissante du chargeur ;
- démontage et entretien sommaires faciles ;
- ses côtés négatifs :
- alinéas antérieurs supprimés, en l’attente de nouvelles informations et de leur confirmation ;
- canon plus court que ses opposants (3.8 pouces).
Le Glock 17 Gen 5 :
Arme éprouvée depuis son lancement au début des années 1980 (le G17 est à l’origine de l’aventure Glock), c’est devenu au fil du temps non seulement un incontournable du segment, mais surtout une référence et le pionnier de toute une catégorie de pistolets (carcasse polymère et percuteur lancé). Il est donc le gagnant de l’appel d’offres, comme annoncé par le communiqué officiel du MinArm du 06 janvier mais aussi l’arme la plus récente des trois finalistes, compte-tenu de l’âge de sa Gen 5 (présentée en 2017).
Considéré comme la Kalashnikhov des pistolets modernes, le Glock sera peut-être au 21ème siècle ce que le Colt 1911 a été au 20ème siècle : l’arme conçue dans les dernières années du siècle précédent et dominant son temps par son empreinte, suscitant de nombreuses évolutions, dérivés, concurrents et innovations. Il est en tout cas déjà aux pistolets de service ce que les chargeurs Magpul sont aux chargeurs de FA (voir notre article sur les PMAG Magpul ici).
On ne fera pas la liste des forces et pays équipés en Glock, un article complet ne suffirait pas. Citons entre autres nos voisins britanniques qui l’ont adopté en 2013 en version Gen 4 pour remplacer le Browning Hi Power GP35, en service depuis la Seconde Guerre Mondiale (L9 Pistol), puis dans une version modifiée depuis 1962 (L9A1) (illustration comparative ici). D’autres pays européens l’ont également adopté pour leurs armées : Autriche bien sûr, Pays-Bas, Hollande, Portugal récemment (adopté le 11 octobre 2019 en remplacement des Walther P38, Beretta 92, HK USP et Sig P228, à hauteur de 15000 exemplaires, pour une armée de 35000 hommes, on en déduit donc qu’il s’agit principalement de remplacer les P38 datés), Espagne (G17 et G19), Suède, Finlande, Russie, Suisse qui est en train d’y passer, …
Au-delà, deux chiffres suffiront : plus de 70 pays voient servir 5 millions de Glock (civils, militaires et forces de l’ordre mélangés), dont quelques-uns (à cette échelle, c’est peu !) en France (modèles 17, 19, 26 et 34 essentiellement), comme vu plus haut mais aussi chez certaines unités de la Gendarmerie travaillant en civil (G26, qui va également se diffuser en Police Nationale pour les personnels en civil, du fait de sa plus grande facilité de port discret), au GIGN, au RAID, au SDLP, au GSPR, …
- Les raisons de cette domination :
- léger (625g pour le Glock 17 de série, 700g annoncés pour le PSA, on revient sur ces différences plus bas) et très résistant aux contraintes mécaniques (même par rapport à d’autres PA polymères) ;
- très résistant aux milieux extrêmes (froids, chauds, salins etc.) ;
- peu cher à produire (notamment du fait de la géométrie simple et globalement inchangée des pièces, l’usinage de culasses au design complexe est coûteux, idem pour les moules de carcasses) et à maintenir ;
- globalement ergonomique et simple d’emploi et d’entretien :
- démontage simplissime,
- angle de poignée facilitant le tir instinctif et au jugé,
- texture permettant un bon grip en presque toutes situations ;
- avant-gardiste malgré son ancienneté relative :
- platine et détente innovantes, mètre-étalon sur lequel sont jugées les autres armes de service ;
- matériau propriétaire innovant, pas toujours égalé par la concurrence ;
- détails d’ergonomie innovants copiés par la concurrence ;
- réputé sûr d’emploi ;
- précis (même en compétition, voir les résultats de certains champions) ;
- canon un peu plus durable que ses concurrents, qui, sans rentrer dans les détails de sa géométrie interne (améliorée sur la Gen 5 par rapport aux générations précédentes) maintiendra plus longtemps sa précision, une bonne nouvelle compte tenu de la durée de vie des armes de service ;
- et, de plus en plus employé, il facilite naturellement l’inter-opérabilité des moyens dans un contexte inter-armes, inter-armées et inter-allié.
- On peut cependant critiquer plusieurs points :
- le plus souvent cité : il n’a pas de sécurité : oui et non, oui car pas de sécurité manuelle, non car triple sécurité interne (dont la queue de détente, qui est une sécurité en elle-même) ; le problème est résolu sur certaines versions :
- Taïwan crossbolt safety version, présenté aux forces de police taïwanaises il y a peu ;
- et la version MHS proposée face au P320 pour US Army, équipée d’une sécurité type 1911.
- la géométrie générale de l’arme, à 90% inchangée depuis 1983, quand la concurrence ne cesse d’explorer de nouvelles pistes (mais le succès étant là, pourquoi changeraient-ils la recette ?) :
- la prise en main très carrée (amélioré sur la Gen 5) et peu agréable dans la durée ;
- l’angle de poignée pas naturel oblige à légèrement casser le poignet à la prise de visée (les dos de poignée optionnels permettent de corriger ce problème sur les dernières générations, voir photo ci-après) ;
- le besoin de presser la queue de détente lors du démontage n’est pas la meilleure idée qui soit ;
- la glissière encore plus carrée que la poignée n’est pas la plus agréable du monde.
- le plus souvent cité : il n’a pas de sécurité : oui et non, oui car pas de sécurité manuelle, non car triple sécurité interne (dont la queue de détente, qui est une sécurité en elle-même) ; le problème est résolu sur certaines versions :
Suite aux remarques de plusieurs d’entre vous (bien vu ! et merci !) concernant les poids annoncés, quelques constats. Il fallait être fin, très fin observateur, mais quand on l’a vu, … regardez bien ça surprend :
- données officielles Glock sur le Glock 17 Gen 5 :
- poids à vide : 625g ; avec chargeur engagé : 705g (708g MOS sans canon fileté) ;
- poids en ordre de combat (1 chargeur + 17 cartouches) : 945g ;
- différence = 320g / 240g
- données DGA / MinArm sur le Glock 17 Gen 5 :
- poids à vide : 700g ;
- poids en ordre de combat (1 chargeur + 17 cartouches) : 890g ;
- différence = 190g
Vous avez vu ? Le PSA serait plus lourd à vide mais plus léger approvisionné ? Comment se fait-ce ? Pour y répondre, ne râlez pas, on va faire des maths :
- déjà le poids à vide annoncé par la DGA est “chargeur vide compris”. On est bien à 700g, peut-être 705 ou 710g avec l’attache pour dragonne visible en bas de la poignée. RAS à ce niveau donc ;
- 1 cartouche de 9x19mm fait suivant le type qui nous intéresse environ 11,60g (d’autres types employés 11,79g mais on ne va pas chipoter). Ce qui nous fait, pour 17 fruits secs : 17 x 11,60g = 197,20g ;
- pour vous épargner le détail des calculs (on n’est pas à pour se faire mal non plus !), on arrive entre 894,12g et 902,20g, selon le poids à vide complet considéré, avec une moyenne à 897,20g. Un poil au-dessus des 890g annoncés, mais très en deçà des 945g constructeur.
En fait tout le monde a raison : la DGA à 890g, Glock à 945g, nous à mi-chemin. Tout dépend le type exact de munition considéré, les variations de design sur le chargeur ou d’autres pièces dans le cadre du contrat (on parlait notamment de la détente améliorée), si c’est une version MOS ou pas qui est mesurée, avec canon fileté ou pas, etc.
Il faudra juste retenir que le G17, chargé à bloc et pesé avec une balance sponsorisée par un programme minceur, pèse au pire, allez, 950g. Soit le peu ou prou le poids d’un MAC50 à vide, ou 275g de moins qu’un PAMAS chargé, avec 2 cartouches de plus que ledit PAMAS. Pour la différence, comme on l’a vu ensemble, vous pouvez emporter exactement 1 chargeur plein (à 17 cartouches) de plus. Pas négligeable.
Et pour ceux pour lesquels c’est encore trop lourd (il y en aura toujours !) :
- Chargeur Glock 17 d’origine : à vide = 76,92 g / approvisionné = 274,12g
- Chargeur Glock 17 Magpul PMAG 17 GL9 = 49,89 g /approvisionné = 247,09g
Pour info les chargeurs Glock permettent la visualisation du nombre précis de munitions restantes, pas les Magpul. Mais si la légèreté est un besoin (ou une contrainte d’environnement / de vecteur / …), vous avez la solution. On notera ainsi que passer de 6 chargeurs HK + 3 chargeurs Glock, à 6 PMAG30 + 3 PMAG17, représente quand même une différence de 693g en moins sur l’Homme. Pour ceux pour lesquels le poids est une contrainte importante, vous avez un chiffre précis. Pour les autres, voilà de la “place” pour des munitions, de l’eau ou de la nourriture en plus.
Quant aux nouveautés introduites par cette Gen 5 sélectionnée par l’Armée Française, elles sont nombreuses et pas des moindres, on vous laisse les découvrir dans la très bonne vidéo suivante, en français, qui certes présente une version civile légèrement différente :
On retiendra particulièrement que :
- le démontage / remontage est plus simple que sur les générations précédentes ;
- la planchette élévatrice orange sera bien pratique pour les contrôles visuels ;
- l’ergonomie ambidextre apporte un plus bienvenu ;
- et fini les empreintes de doigt sur la poignée, modification la plus demandée en sur-mesure.
Pourquoi le Glock 17 Gen 5 ?
Comme nous l’avons vu, le G17 cumule un certain nombre de qualités qui en font, malgré ses défauts, une arme réputée et très très largement éprouvée. Du côté français, dans le cadre du programme PANG, les candidats ont été jugés sur les critères suivants, par ordre d’importance :
- performances générales, évaluées par des tireurs issus des unités destinées à être dotées ;
- fiabilité / robustesse / durabilité dans un large éventail de situations (l’équivalent de 25 années d’utilisation simulées) ;
- encombrement et ergonomie dans un grand nombre de configurations utilisateur ;
- coût global de l’offre proposée par le fournisseur (soit 587€ par Glock 17, accessoires et périphériques inclus).
D’après nos informations, on pourrait couper court à une idée reçue : non, ce ne serait pas l’offre la plus basse en termes de prix qui l’aurait remporté, même si le tarif de 587€ par arme semble faible. Voir ce que nous expliquions plus haut sur ces énormes marchés.
En fait, les évaluations se font avec des grilles de notation, chaque paramètre étant affecté d’un coefficient (un peu comme au Bac pour les différentes matières). Le Glock, et l’ensemble des accessoires présentés avec lui (car l’évaluation ne porte pas que sur l’arme, on l’oublie trop souvent) a tout simplement obtenu la meilleure note générale, tous paramètres compris. Une grosse différence avec le programme MHS où le prix avait été le facteur discriminant pour les américains, permettant à Sig de remporter le marché, face entre autres à Glock.
U.S. Army: Beretta M9 & SIG P320 : les raisons d’un changement
Le résultat est que 74 596 pistolets seront livrés d’ici 2022 (officiellement, mais le contrat portant sur 48 mois, 2024 en limite longue ne semble pas irréaliste, et ne serait pas une mauvaise nouvelle au demeurant), un remplacement d’une ampleur sans précédent pour l’armée française, en termes de volume rapporté à l’effectif, et de rapidité d’exécution.
Les versions retenues sont spécifiques Armée Française, avec quelques particularités :
- pour les deux versions standard et MOS :
- une détente retravaillée pour adoucir le point dur et faciliter les tirs rapides et précis (RETEX des essais) ;
- un puit de chargement évasé ;
- des stries de préhension (serrations) à l’avant de la culasse pour faciliter les manipulations ;
- une carcasse couleur coyote / FDE cohérente avec l’équipement actuel et les besoins en camouflage ;
- une culasse noire à traitement de surface ultra-résistant (plus que d’autres finis colorés), qui ne nuira pas au camouflage vu que la culasse est le plus souvent couverte par l’étui (parlons du 416 F tout noir par contre …) ;
- pour la version MOS :
- un canon fileté pour le montage d’un modérateur de son (RDS) ;
- des organes de visée réhaussés pour l’emploi avec le RDS ;
- une culasse préparée au montage d’optique type point rouge.
Concernant les marquages spécifiques, un discret CIP N sur la glissière, un autre sur la carcasse, côté droit tous deux, marque du Banc d’Epreuve de Saint-Etienne ; pas de “Propriété de l’Etat” ou de “Armée Française” donc. Aucun risque de confondre avec son ZEV Custom perso donc.
Au final, les PSA Glock 17 seront livrés avec un ensemble d’équipements et d’accessoires d’un niveau très élevé et cohérent avec le nouvel élan dans l’équipement individuel de ces dernières années. Les premières photos du MinArm parlent d’elles-même, présentant l’ensemble aux côtés des derniers effets individuels entrés en service. Mais tout n’est pas parfait, et nous y venons.
Nous avons donc :
- leurs nécessaires d’entretien ;
- 4 chargeurs et leurs poches ;
- des étuis Blackhawk T-Series L3D à rétention de niveau 3 :
- en version pour arme sans bloc lampe – laser (un peu moins de 65 000 exemplaires) ;
- en version pour arme avec bloc lampe – laser (un peu plus de 10 000 exemplaires) ;
- des accessoires à système Serpa Quick Disconnect pour ces étuis :
- plateforme de cuisse mono-sangle ;
- montage pour ceinture lisse à déport bas ;
- montage pour ceinture PALS / Molle à déport bas ;
- plateforme PALS / Molle pour gilet de combat ;
- 25 000 valises anti-écrasement pour le transport (3 armes par valise donc, ou 1 valise = 1 trinôme) ;
- 15 000 kits MOS : culasse à optique réhaussée et pré-installation pour aide à la visée, canon fileté ;
- a priori autant ou un peu moins de blocs lampe – laser (éclairage et désignateur laser visible et infrarouge) ;
- 9 000 réducteurs de son suisses Brugger & Thomet Impuls IIP Revision 7 (version spécifique pour le PSA d’un des RDS les plus réputés, au moins de ce côté de l’Atlantique) et leur environnement (poche, …) ;
- 7 000 kits d’entraînement marquant (type Simunition) ;
- 800 outils de simbleautage laser (en gros 1 par compagnie) ;
- et un ensemble de petits accessoires complémentaires :
- chargettes ;
- TOC ;
- munitions inerte d’exercice ;
- canon inerte ;
- dos de poignée.
Plutôt pas mal pour le montant total du marché, vous ne trouvez pas ?
On saluera :
- le choix intelligent d’un étui à rétention de niveau 3 :
- 1er niveau : par friction,
- 2ème niveau : par blocage mécanique de l’arme dans l’étui,
- 3ème niveau : par impossibilité mécanique d’extraire l’arme de l’étui, voir image ci-après,
- et à déverrouillage au pouce et non plus à l’index,
- et l’abandon des holsters textiles outrageusement mal conçus distribués jusqu’il y a peu en remplacement des antiquités inadaptées de perception standard.
Non seulement le choix de l’étui est intelligent (aux antipodes du dernier Star-pack en Cordura CCE 1180Dtex distribué …) mais celui des accessoires l’accompagnant l’est tout autant. ENFIN l’armée française confirme le changement d’esprit entamé il y a quelques années, à faire confiance à ses hommes pour déterminer à leur niveau individuel quel est le meilleur positionnement de leur matériel en fonction de leur besoin à l’instant T sur tel théâtre dans tel contexte. Même certaines des meilleures armées occidentales les plus observées ne vont pas aussi loin, sacré saut réalisé.
On restera cependant méfiant, pour deux raisons :
- d’abord compte-tenu du fait que Blackhawk a vu plusieurs de ses modèles d’étuis mis en cause dans de graves problèmes de sécurité des armes, principalement liés au système de déverrouillage à l’index, mais plus largement au principe de rétention mécanique par blocage au pontet : la version à rétention de niveau 2 du holster choisi pour le PSA, très exactement celle destinée aux P320 et M17, et aux P250 et M18, alias le holster LC2, vient d’ailleurs de subir le 22 octobre dernier un rappel officiel imposé par la Consumer Products Safety Commission américaine pour un problème de conception provoquant un changement de position de l’arme dans l’étui, pouvant entraîner un départ de coup involontaire. 3100 holsters sont concernés ;
- ensuite parce que l’étui retenu :
- d’une part impose l’emploi de 2 versions différentes selon qu’une lampe est montée ou non sur l’arme (alors qu’un étui Safariland 6305 8321 à rétention par système ALS permet le verrouillage de l’arme dans l’étui avec ou sans lampe),
- d’autre part ne protège pas (voir image ci-après) le bouton de libération du chargeur d’une activation accidentelle (branches, équipement, coin de mur, intérieur de véhicule, …) ce qui peut être très problématique (et nous sommes surpris que les tests n’aient pas mis en évidence ce léger souci) ;
- d’autre part ne semble pas être prévu pour les gauchers (environ 10% des effectifs) alors même que des holsters rigides de conception plus ancienne le permettaient (Safariland 3280 / 3285 notamment) ;
- enfin et pas des moindres problèmes, ne dispose d’aucune découpe pour les Glock MOS équipés d’optique … Restera aux futurs utilisateurs de kits MOS à passer commande chez les habituels Nikaia Sheaths et ETFR, spécialistes reconnus des holsters sur-mesure auprès des forces, et qui d’ailleurs auraient pu, dans un schéma idéal, être sollicités pour l’appel d’offre (c’est ainsi que des Blackhawk sont devenus de grandes boîtes, mais bon, nous ne sommes pas aux Etats-Unis, et l’amendement Berry n’existe pas chez nous).
L’arrivée massive d’aides à la visée est également une grande première à saluer, et la France se positionne à nouveau dans les leaders de l’équipement individuel du combattant par ces choix. Très bon point.
Ceci dit, concernant les organes de visée d’origine (en aluminium anodisé, bien pour la durabilité notamment aux actions de glissière avec autre chose que les mains, et a priori luminescents, très bien, même si la luminescence Glock est loin d’être performante, voire le gif ci-dessous …) si la hausse en U est valable pour ajuster son tir en fonction de la distance (plus que les hausses 2 points, plutôt axées tir de défense à très courte distance), certains regretteront l’absence d’inserts tritium (interdits au moins sur les armes civiles en France) dont la radio-activité est à 99,99% contenue dans leurs tubes donc inoffensive pour l’Homme (l’eau de Paris est plus radioactive et pas dangereuse pour autant). Mais le progrès est déjà énorme, sans grever le budget. Des inserts en fibre optique auraient été pas mal, mais la combinaison fibre optique + Superluminova (luminescence performante type montres haut de gamme) coûte … un bras (micro-usinage et assemblages de haute précision).
Il est toutefois curieux, alors que plusieurs milliers de kits MOS permettant le montage sur l’arme d’un point rouge ont été commandés, qu’aucune aide à la visée type viseur point rouge / holographique ne fasse partie de la commande. A ce sujet nous pouvons formuler 2 hypothèses :
- la première, que l’enveloppe totale disponible ne permettait pas l’acquisition d’optiques qualitativement cohérentes avec le PSA retenu, et / ou qu’aucun partenaire n’a souhaité / pu se joindre à l’équipe Glock and co pour la réponse à l’appel d’offres ;
- la seconde, que nos décideurs attendent les FEB (fiches d’expression de besoin) remontant des forces pour aller dans telle ou telle direction sur l’optique et son choix, ce qui aurait du sens.
A ceux qui regrettent le choix d’une entreprise étrangère, y compris certains de la presse allant jusqu’à parler d’abandon des fusils et pistolets français (lesquels ? Espèce disparue depuis un âge …), rappelons que plus aucune usine majeure d’armes de petit calibre n’existe en France depuis maintenant près d’une génération, et rassurons-les en précisant que plusieurs entreprises françaises sont impliquées dans le contrat de Glock pour nos armées :
- l’Armurerie de la Bourse, ex – établissement Lefaucheux (oui, un ancien fabricant français mythique d’une des armes les plus célèbres), distributeur officiel de Glock en France depuis 1992 et distributeur exclusif pour le Ministère de la Défense (et également fournisseur des Ministères de de l’Intérieur, de la Justice, des Finances, des Affaires Etrangères, de la Transition Ecologique, du Centre d’Essai Atomique, et de la Banque de France, des Douanes, des Pompiers de Paris et de plusieurs Polices Municipales), bref une entreprise vieille de plus d’un siècle et particulièrement légitime en la matière, qui ne manque d’ailleurs pas de rappeler dans son communiqué de presse que la fabrication d’armes de petit calibre en France n’est plus possible depuis plus de 20 ans ;
- Cybergun, leader mondial de l’airsoft, et sa filière Spartan M&LE axée Défense & Sécurité, partenaires de Glock, et dont la nature de la participation à ce contrat reste encore à déterminer (l’entreprise rencontrant des difficultés depuis quelques années, aurait-elle profité de l’aubaine de la participation à l’appel d’offres de son partenaire et client pour donner un coup de fouet à sa valorisation boursière ?) ;
- Welkit fournisseur des étuis Blackhawk et d’autres éléments du pack livré avec les armes (apparemment bien aise de voir ainsi de quoi souffler quelques temps et booster son image, ayant d’après les dires une santé précaire ces dernières années).
Implication qui, il faut bien le préciser, est normale. Certains pourraient se demander pourquoi l’Etat passe par des intermédiaires et non directement via les fabricants respectifs (Glock pour le PSA, Blackhawk pour les étuis, Sellier & Bellot pour les munitions etc.) :
- d’une part car le regroupement des entreprises permet, comme indiqué plus haut, d’atteindre le critère de 30 M€ de CA demandé pour la réponse à l’appel d’offres (que tous les participants n’ont pas),
- d’autre part parce que les entreprises ont en France leurs propres représentants et distributeurs, dont l’essence même du métier est de concourir à ce type de marchés.
Au demeurant, les boucles sont de plus en plus courtes, suite à la fois aux critiques féroces formulées par nos récents et derniers CEMAT et CEMA, et aux volontés ministérielles. Le délai de réalisation du contrat témoigne d’ailleurs de ces liens beaucoup plus directs entre fournisseurs et utilisateurs.
Rien d’anormal ni de motif à jaser ici donc. De plus cela signifie que oui, ce contrat va bénéficier à des entreprises françaises, avec tout ce que cela suppose derrière. Rien de spectaculaire vu le montant du contrat (à 587€ / arme accessoires inclus, on se doute que la marge des uns et des autres est réduite à la portion congrue, comme de coutume sur ces contrats massifs) mais c’est, et c’est bien, du moins à notre avis.
Enfin, s’agissant de la réputation de dangerosité des Glock et autres armes sans sécurité manuelle (soit tous les finalistes du programme PANG ayant abouti au PSA), 2 choses sont à considérer :
- OUI, les armes sans sécurité externe manuelle facilitent la survenue d’accidents (120 en 10 ans dans la seule police locale de la capitale américaine, tous avec des Glocks, dont plusieurs accidents mortels). C’est logique, indéniable et tout autant évident que le risque de se couper en manipulant un couteau :
- la combinaison course de détente courte, poids de départ limité, et absence de sécurité manuelle externe est prouvée comme plus accidentogène que les configurations plus conservatrices, comme peuvent en attester de nombreux cas graves, on pensera en France notamment à l’accident de Francazal en 2017 avec la mort d’un policier de la BRI, impliquant un Glock, ou encore l’accident du CESTA en 2018 avec blessures graves survenues à l’entraînement avec là encore un Glock ;
- de plus, d’après d’extensives recherches menées sur cet exact sujet notamment par le FBI et plusieurs agences et services fédéraux américains, le stress et la fatigue font que près de 20% des professionnels entraînés ont tendance à mettre le doigt sur la queue de détente lorsqu’ils subissent une tension importante et qu’ils ont l’arme en main, élévation faite ou non, et ce sans même s’en rendre compte (d’où les différences considérables de poids de départ de coup entre armes de compétition, de loisir, et armes de service), ce qui a d’ailleurs amené la Police de New York (NYPD) à demander un poids de départ de 7 kg sur ses Glock (à rapprocher des 5,7 – 6,8 kg de poids de départ d’un PAMAS en double action, contre environ 3kg en simple action, et entre 2,5 et 3,2 kg sur les divers modèles et générations de Glock de série), chose qui peut correspondre pour l’emploi police mais guère pour l’emploi militaire certes ;
- MAIS, de la même façon qu’avec un couteau, c’est l’état d’esprit, l’entraînement, la formation et l’instruction continue qui permet d’éviter les accidents : plusieurs études ont montré que les tirs accidentels ne sont pas significativement plus fréquents avec les armes sans sécurité manuelle qu’avec celles sans :
- une arme n’est qu’un objet, inerte par essence, qui ne fait que restituer des effets en fonction des actions qu’on effectue avec : si le tireur et son doigt respectent les règles de base du tir, jamais aucun tir accidentel ne doit survenir ; malgré tout, aucun homme n’est infaillible ;
- c’est donc l’entraînement, la répétition et l’accoutumance dans la durée à l’objet (voiture, couteau, arme, même problématique) qui font que l’utilisateur sera un danger pour les autres et lui-même, ou un personnel prudent, prévenant et efficace. Il ne faut pas considérer l’objet comme dangereux en soi, mais se considérer soi-même comme dangereux avec l’objet, de sorte à constamment avoir à l’esprit que la moindre erreur peut avoir des conséquences terribles : c’est ainsi qu’on évite de se planter bêtement en voiture parce que l’esprit est ailleurs ou qu’on surestime ses capacités et celles de son matériel, et qu’on évite de la même façon les accidents à l’utilisation des armes ;
- DONC : les taux d’accidents plus élevés avec des armes type Glock ou équivalents n’ont été corrélés qu’à la transition brutale de personnels à mi-carrière d’armes type revolvers ou pistolets à plusieurs sécurités manuelles (1911, SIG P226 et dérivés, HK USP, Beretta, …) vers des armes type Glock sans sécurité manuelle :
- c’est la formation de conversion qui est donc principalement en cause, et l’incapacité de l’opérateur à remettre suffisamment en cause son apprentissage passé pour s’adapter à ses nouveaux moyens ;
- il va donc falloir que ceux formés initialement sur MAC 50 et PAMAS soient sérieux dans leur processus d’adaptation à leur nouveau pistolet, mais les militaires français étant ce qu’ils sont, comme on dit dans l’Institution, “ça va bien se passer”.
Un avis souvent partagé est que pour toute force appelée à régulièrement approvisionner, charger, retirer le chargeur et la munition, sans tirer, le tout plusieurs fois par jour, une arme à sécurité manuelle et / ou levier de désarmement est préférable, surtout si l’instruction au tir est peu fréquente et sommaire (typiquement et quel que soit le pays : sécurité privée, police, particulier autorisé de port d’arme) ; par contre, un militaire tirant quelques centaines de munitions par an et vivant sur le terrain à l’exercice avec son arme (approvisionnée en munitions à blanc par exemple, pour l’effet psychologique du bruit en cas de tir accidentel, qui servira de leçon sans risque pour quiconque) saura respecter les règles impératives à la prévention de tout accident, devenues des réflexes instinctifs.
Dès lors, nous espérons que dès les formations initiales les personnels seront formés d’abord sur le nouveau PSA Glock 17, même si ils sont appelés à utiliser les PAMAS restant par exemple. Pour faire une autre comparaison automobile, qui a appris à conduire sur bolide surpuissant sans garde-fou électronique peu transitionner sans risque sur une petite citadine anémique, par contre passer d’une Clio à une Lotus Exige sans grosse formation n’est pas sans risque.
Pour qui le PSA Glock 17 Gen 5 ?
Comme vu plus haut, il n’y en aura pas tout à fait pour tout le monde : 75 000 PSA pour environ 100 000 utilisateurs voire un peu plus (pour référence, il y a 102 000 HK 416 F commandés), des PAMAS resteront donc en service, ce qui est logique d’un point de vue logistique (tant que l’outil fonctionne, pourquoi s’en priver ?), comme économique (pourquoi payer pour remplacer ce qui peut encore servir ?).
Au-delà des PAMAS, les Glock 17 Gen 3 déjà en dotation dans les unités équipées devraient a priori y rester jusqu’à fin de vie, et y seront probablement épaulés progressivement par des PSA à kit MOS, ou seraient versés aux éléments moins “ops” de leurs régiments tandis que les utilisateurs des Gen 3 passeraient sur PSA Gen 5. Ce serait dans la logique de ce qui a été fait à l’arrivée des 416 dans les unités servant à la fois des Famas lisses, revalorisés et Félin.
Comme pour le HK 416 F, la dotation dépendra de l’unité. Certaines unités conserveront sans doute le PAMAS, d’autres passant au PSA très rapidement. Peut-être même certaines unités de réserve (35 000 réservistes opérationnels dans les forces du MinArm, dont environ 10 000 régulièrement en service) seront-elles dotées de quelques exemplaires, nous avons eu des informations contradictoires à ce sujet. Le fait est, certaines unités de réserve ayant déjà perçu au compte-goutte des 416, il ne serait pas déconnant que les PSA qui “vont avec” suivent, en toute logique, à raison d’1 PSA pour quelques 416 par exemple.
Si les armes plus anciennes (FAMAS valorisés et PAMAS) encore en état de servir sont maintenues en service et redistribuées aux unités sollicitant moins leurs matériels (soutien, réserve, …), alors pour la première fois depuis … longtemps, les forces vont se retrouver avec un ratio armes / hommes intéressant notamment en termes de maintenance et de disponibilité immédiate. Vraiment une excellente nouvelle, tant certaines armes étaient exsangues (et contrairement à une idée répandue, ce n’est pas un privilège français, voir l’état des Beretta M9 américains au moment de leur remplacement dans notre article sur le sujet, largement pire que celui de bien des MAC 50 …).
Quant aux armes qui seront retirées du service, particulièrement les MAC 50, ils devraient tôt ou tard partir en destruction, la France n’ayant pas pour politique de revendre ses anciennes armes de service (convention contre la prolifération des armes de petit calibre). De plus gérer la revente d’armes de niveau d’usure variable demanderait une logistique humaine et matérielle plus coûteuse que le bénéfice de la destruction. Dommage pour les collectionneurs, et pour les citoyens, qui d’une certaine façon payent deux fois. Dans d’autres pays, et pas les moins civilisés, cela se fait pourtant. Au “pire”, la revente sous forme de presse-papiers neutralisés au profit du Bleuet ou des associations d’entraide aurait aussi du sens, et l’on pourrait imaginer même créer du travail autour de ça (travail adapté pour blessés des armées), par exemple. Bref.
Pour vous éviter de fastidieuses recherches sur le net, vous pourrez retrouver toutes les images disponibles à ce jour (mise à jour du 10/01/2019) de la version exacte du PSA Glock 17 Gen 5 FR spécifique Armée Française dans ce mini-article précisant pour chacune leur source / origine.
Conclusion
2019 aura été une année faste pour Glock, avec entre autres le contrat des douanes américaines (Customs and Border Protection) pour un montant de 85 millions de dollars, le contrat de l’armée portugaise pour un montant d’environ 10 millions d’euros, et le contrat de l’armée française pour un montant de 44 millions d’euros.
2019 aura également été une année faste pour l’Armée Française, avec de nombreux remplacements en cours ou annoncés (VT4, véhicules Scorpion, treillis F3, gilet SMB amélioré, HK 416, SCAR-H PR, …) et 2020 commence très bien avec enfin l’annonce du remplacement des pistolets de dotation, avec cette fois un remplacement massif et bien pensé (éco-système complet). Et déjà commencé, comme on pourra le constater à la lecture de ce communiqué de presse intervenant après et la notification du contrat (30 décembre 2019) et les premières livraisons déjà lancées. La raison en est simple : CZ a tenté d’opposer une réclamation contre le choix du Glock, opposition jugée finalement irrecevable.
Si le choix du Glock 17 sera inévitablement sujet à discussion entre curieux, amateurs, utilisateurs futurs, et passionnés du sujet, il est, indéniablement, le témoin d’un colossal progrès pour le soldat, marin ou aviateur français, au plan matériel et doctrinal, et sera un excellent outil de travail pour les missions dévolues aux forces. Espérons que son remplacement n’attendra pas 70 ans, mais gageons qu’il sera encore une excellente arme dans 20 ans voire plus, chose qu’on peut sans crainte espérer vu la très bonne longévité des Glock des premières générations.
A la question “le Glock 17 Gen 5 est-il un bon choix pour remplacer les MAC 50 et PAMAS ?” nous répondons donc sans hésiter : O U I .
Pensées pour le MAC 50 auquel nous devons dire adieu certes soulagés de voir une antiquité fatiguée prendre sa retraite, mais reconnaissants pour avoir bien servi pendant 70 ans au sein de l’une des armées les plus sollicitées depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale : vous avez peut-être eu dans les mains un MAC 50 vétéran de l’Indochine, ou de Kolwezi, qui sait ! Peu d’armes ont connu autant de mains, de jeunes impatients de réaliser leurs premiers tirs au PA (4 générations de soldats !), de paysages familiers ou hostiles, de crises et guerres, et de situations complexes que le PA MAC 50. Et au-delà des armes, peu d’objets ont servi aussi longtemps sans évolution aucune dans l’Histoire. Mes Respects.
Le PAMAC est mort, vive le PSA ! “In Glock we trust”
Bravo. Complet!
Quel choix pour le point rouge ? Où est ce laissé à discrétion des FS?
C’est la question. Article mis à jour à ce sujet (18 MAJ à cette heure avec toutes les infos et vérifications rentrées). A priori 2 hypothèses :
– la première, que l’enveloppe totale disponible ne permettait pas l’acquisition d’optiques qualitativement cohérentes avec le PSA retenu, et / ou qu’aucun partenaire n’a souhaité / pu se joindre à l’équipe Glock and co pour la réponse à l’appel d’offres ;
– la seconde, que nos décideurs attendent les FEB (fiches d’expression de besoin) remontant des forces pour aller dans telle ou telle direction sur l’optique et son choix, ce qui aurait du sens.
A noter que les kits MOS ne seraient pas nécessairement destinés qu’aux FS.
Concernant le holster choisi pour aller avec:
http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2020/01/08/glock-17-20779.html
Certes, mais l’article en lien ne cite que le point de vue du fournisseur, dont le biais est forcément positif, et ne pousse pas l’analyse sur la problématique holsters (normal, ce n’est pas le but). Nous tâchons de rester objectifs, en positif comme en négatif. Le progrès est indéniable et phénoménal, des questions existent (que nous mentionnons soit ici soit dans l’article sur les holsters indiqué en lien dans cet article), le reste viendra des RETEX terrain des utilisateurs dans les très prochaines années, qui diront ce qu’il en est de leur point de vue.
Bonjour Monsieur,
Je tiens juste à vous informer …. de mieux vous informer ! En aucun cas la firme croate n’a répondu avec un HS-9.
Merci de vérifier vos informations
Bonjour, et merci. Intéressant car c’est pourtant l’info que nous avons par 2 sources différentes (pour être précis : HS-9 d’un côté, XD-M de l’autre, ce qui revient au même aux marquages et moules de carcasse près). Si vous avez des informations complémentaires, pourriez-vous nous envoyer un mail à collectif.tre@gmail.com ? D’avance merci.
Bonjour,
concernant l’absence de protection du verrou de chargeur par l’étuis. N’est ce pas parce que le verrou est configuré en gaucher et l’arme insérée dans un étuis droitier ?
Car c’est ce qu’il me semble avoir remarqué sur votre photo.
Si le verrou est bien configuré et l’arme dans le bon étuis, le verrou est contre le corps et à priori un peu plus protégé.
Merci pour cet article instructif.
En effet, vous avez raison, il n’empêche que c’est un choix de design peu fréquent, particulièrement sur les modèles d’étuis récents en niveau 3 (sauf chez Blackhawk). De plus changer le sens du verrou est un choix fait par certains tireurs par souci de commodité personnelle / rapidité.
Voir notamment ici : https://www.glocktalk.com/threads/switching-to-left-hand-mag-release-even-though-right-handed.1592469/
et là : http://www.warriortalk.com/showthread.php?133923-Switching-Glock-to-Left-Handed-Mag-Release .
Sans parler des cas particuliers comme un ancien membre du Collectif, qui était tireur gaucher PA, droitier FA, oeil directeur droit, utilisant justement le majeur main gauche pour les chargeurs PA, et l’index main droite pour les chargeurs FA. Certes, c’est peu courant ^^
Au moins avec le nouveau PA chacun sera libre, idem avec le 416. Plus de possibilités, plus d’efficacité 🙂
Très intéressant, très complet et magnifiquement illustré.
Article (et auteur) qui mérite toute mon admiration.
Merci ! Encore une petite mise à jour ce matin, avec notamment la vidéo en français de présentation du Gen 5 civil, et quelques autres détails.
On va s’arrêter là, plus de 10 000 mots c’est suffisant ^^
Rédaction individuelle mais travail de fond collectif 😉
Pardon mais il faudrait absolument revoir vos propos concernant l’offre du pistolet Croate…!!
1/. C’était un SF19, dont Springfield Armory n’a rien à y voir du tout puisque c’est l’entreprise française SUNROCK qui l’a développé avec l’usine HSProdukt spécialement pour le présenter en tête de groupement pour le programme PSA…
2/. C’est le seul pistolet sur les trois finalistes aux tests qui a atteint les 37000 coups tirés sans incidents majeurs (rupture carcasse, culasse ou canon), càd au delà des exigences « durée de vie normale » de l’appel d’offre (28000 coups), je ne parle pas de la prestation de … sûr le même pas de tir…
3/. L’offre de Glock n’était normalement pas recevable techniquement dès les présélections car une des exigences techniques n’est pas respectée par l’autrichien…!! Chose inadmissible quant on sais que Le français Verney-Carron c’est vu disqualifié du programme FPSA pour une histoire de taille d’entreprise (trop petite lol)…!!!
4/. Vous pourriez aussi reparler des déclarations du Gnl Bosser en mai 2019 en commission parlementaire a l’Ass Nat qui evoquait carrément d’acheter sur étagère en se passant de la technostructure DGA et de ses Appels d’Offres… mdr mais sans ça, ça serait l’Amérique du Sud, oups…! enfin apparement même avec un marché public c’est pareil…, juste plus long, donc finalement il avait raison dès le début…
5/. Vous vous demandez ce que vient faire Cybergun dans le groupement : et bien cherchez un peu, ils le disent eux mêmes et publiquement, nom de code « Lobbyistes » MDR… ok why not ils vendent des jouets avec un SAV proche de l’escroquerie (parlez en au Minint…)… demandez vous plutôt pourquoi une entreprise comme Glock, qui, comme vous l’avez écrit, pèse plusieurs centaines de millions d’euro et de dollars dans le monde, est venue se maquer avec une boîte en France dont l’action est actuellement à 0,005€… oui un demi-centime…!!!!
6/. Armurerie de la Bourse… rien à dire, je tire pas sur l’ambulance…
7/. Welkit… rien à dire non plus, je tire pas sur l’infirme qui est dans l’ambulance…
8/. J’espère que vous ferez un aussi bon article, sérieux et détaillé comme celui-ci (parce que je salue vraiment votre travaille que j’estime de qualité à part les quelques points manquant ou mal renseignés évoqués plus haut) pendant les qualifications techniques durant les prochains mois… Parce que tous les bons le savent : Glock ne tire pas dans le sable!!! À cause de … je le dit pas et vous laisse chercher… 😉 et rencontre de gros problème dans la boue et les fluides…
9/. Parce que j’aime bien ce chiffre, cous auriez pu évoquer le rail accessoire « propriétaire » Glock qui n’est pas du tout conforme au Picatiny NATO 1913 et qui posera des problèmes de compatibilités sur le terrain.
Bonne continuation monsieur Raven
Merci beaucoup pour votre commentaire complet et instructif, nous n’avions que d’anciennes infos de Sunrock remontant en net amont du programme (début 2018), depuis d’autres sources nous avaient confirmé ce modèle, avant qu’on nous indique à deux reprises que ce serait un autre il y a une semaine et il y a quelques jours, mais sans plus de précisions. Le fait est, nous n’avons pas pu contacter Sunrock avant publication. Votre commentaire venant confirmer et détailler cette info, nous pouvons donc mettre à jour dans l’article, et tâcherons de contacter Sunrock rapidement, en fonction de nos emplois du temps respectifs (les inconvénients du bénévolat …).
Vos informations sur les résultats sont très intéressantes, mais sans croiser les sources nous ne pouvons les inclure dans l’article. Nous indiquerons toutefois dans l’article votre commentaire à titre informatif, et mettrons à jour l’article avec ces infos si nous pouvons les confirmer via sources à notre niveau.
Concernant la procédure d’appel d’offres vs achat sur étagère, il y a fort à parier que l’achat sur étagère aurait de toutes façons abouti au choix du Glock par la plupart … La puissance du marketing et de la communication de la marque aide bien, et le Glock est globalement plutôt apprécié de ses utilisateurs, de ce qu’il nous en a semblé autour de nous.
Au sujet de Cybergun, ils mettent le paquet (procès etc.) pour défendre les licences chèrement acquises auprès des fabricants (Glock, Colt etc.). La logique du “partenariat” est là, sans aucun doute, et Cybergun compte certainement, au-delà du lobbyisme, capitaliser sur le choix du G17 pour vendre à foison des répliques. D’autre part, l’article étant déjà long et ce point nous ayant semblé mineur par rapport au sujet de base (mais pas par rapport à d’autres thématiques, certes) nous n’avons pas développé. Il est certain que les questions de licences, leur division Spartan, son chef, et le paquet mis sur la défense d’une image “Military & Law Enforcement Training” depuis quelques années ne sont sans doute pas pour rien dans la participation de CG à l’appel d’offre. Concernant le SAV, l’un des membres du Collectif avait eu l’occasion de faire remarquer à des personnels du MinInt présentant des répliques d’entraînement la différence de coût entre celles-ci et un bon G17 WE airsoft, difficilement justifiable par une MCO quelconque, a fortiori quand celle-ci est déficiente comme l’avaient fait remarquer lesdits personnels. D’autant que le G17 WE est bien plus fiable, alors que 2 des G17 CG CO2 qui avaient été présentés à notre camarade et d’autres personnes étaient tombés en panne après qqes minutes d’utilisation … Après il est à noter que CG est actuellement en phase de recrutements intensifs, si l’entreprise est soucieuse de sa propre santé il y a fort à parier que ce soit notamment pour corriger le tir et améliorer leurs prestations.
Armurerie de la Bourse : RAS à notre niveau, pas renseignés. Welkit : en effet, on se comprend.
Merci pour vos compliments sur le blog ! Si nous le pouvons nous ferons en effet un article sur les premiers RETEXs utilisateurs. Exact, le jour entre la glissière et la carcasse du Glock tend à laisser passer le sable et d’autres choses indésirables à l’intérieur, mais leur permet aussi de sortir relativement mieux que sur d’autres armes. Le fait est, le sable n’est guère l’ami des mécaniques, qu’elles soient armes ou véhicules (pensée pour nos camarades de l’ALAT). N’ayant pas de données comparatives décisives (un coup le Glock s’en sort mieux, un coup non, selon les tests réalisés, France ou étranger), nous n’avons pas jugé utile de souligner ce point précis pour l’instant, en l’attente de RETEXs étoffés sur la version choisie.
A titre d’exemple, vous parlez d’un record à 37 000 coups tirés sans incident majeur pour le SF19 lors des tests PANg / PSA : les Glock 22 et 23 (3 exemplaires de chaque) testés par le FBI ont tous atteint 10 000 coups tirés sans un seul incident de tir même mineur, et respectivement dépassé les 27 000 et 29 000 coups tirés sans incident majeur, avec une durée de vie totale constatée à plus de 50 000 tirs. Leur procédure de test incluant pourtant des bains de sable huileux, des passages au four, des chutes approvisionné armé, et tout les classiques. D’autres armes, pourtant mieux placées lors d’évaluations par d’autres services ou armées, ont eu des résultats très inférieurs bien que déjà corrects. Donc difficile de juger, et nous tâcherons de faire un nouvel article si nous arrivons à avoir des informations plus détaillées sur les tests pour le choix du PSA.
Le travail que vous avez dû réaliser pour faire cet article de qualité! Très impressionnant…
https://www.leparisien.fr/faits-divers/apres-le-famas-le-pamas-pourquoi-l-armee-delaisse-les-fusils-et-pistolets-francais-07-01-2020-8230722.php
Bon Noël à vous.
Merci beaucoup (très en retard ^^) ! Bénévoles, nous avons un amour inconsidéré pour ces “articles de fond” du “journalisme d’investigation” payés pour broder du vent en 3000 caractères 😆 On fait notre part à notre niveau 🙂 Merci de soutenir notre équipe !
Glock, l’arme de la dernière chance en une image:
https://mobile.twitter.com/matthieu910/status/1347292610310909952
Les PA sont souvent des armes de la dernière chance, comme les dagues en leur temps. Dans des mains entraînées c’est largement suffisant pour la plupart des situations, particulièrement ici sur des fonctionnaires en costume, et face à une foule où le but n’est pas de faire un carnage avec des balles traversant murs et corps, mais de neutraliser en dernier recours LA personne qui ira trop loin. Ceci dit les incidents du Capitole n’ont pas manqués non plus de paxs en kit complet M4 / casque / pare-balles 😉
Trump, toujours en liberté après avoir appelé à l’insurrection et en lice pour se représenter à la prochaine élection présidentielle, les images de l’évacuation des représentants du peuple américain sont impressionnantes:
https://twitter.com/TheoLaubry/status/1580643071993446400
Il y a aussi du nouveau côté simulation:
https://www.forcesoperations.com/thales-et-cybergun-decrochent-le-marche-sinetic/
https://www.forcesoperations.com/gdi-simulation-decroche-un-marche-de-114-me-avec-le-ministere-des-armees/
Cybergun a également repris l’armurier en difficulté financière Verney-Carron:
https://www.lessor42.fr/cybergun-reprend-larmurier-stephanois-verney-carron-110181.html
Finalement ceĺa aura été livrés en 2022 pour ce contrat.
La France n’a pas autant étaler sa livraison de Glock, que celle des HK 416 F et c’est tant mieux!
https://twitter.com/DGA/status/1580543277673066496
Presque 75 000 Glock et les munitions qui vont avec:
https://www.capital.fr/entreprises-marches/75-000-pistolets-51-millions-de-cartouches-la-mega-commande-de-larmee-francaise-1330280
Le renouvellement de l’armement petit calibre de l’armée française en un article, c’est ici:
https://defense-zone.com/blogs/news/renouvellement-armement-francais