Déjà équipée de plusieurs modèles du fabricant autrichien Glock comme nous le mentionnions dans l’article sur l’adoption du G17 Gen 5 par l’armée française, l’armée espagnole poursuit avec cette fois le G43, un choix inattendu. Sélectionné à l’issue de tests avec d’autres armes concurrentes comme d’habitude, son rapport compacité / efficacité / discrétion a convaincu ses futurs utilisateurs.

Si les G19 et G17 sont déjà en service respectivement dans l’Armée de l’Air espagnole (Ejercito del Aire) et les forces spéciales de la Marine espagnole (FGNE – Armada Española) et sont des choix naturels partagés par de nombreuses forces armées du monde, le G43 représente quant à lui une surprise de taille.

Glock 17 de l’Armada Española (image Compañia Eagle).

En effet, il s’agit d’un pistolet sub-compact, un gabarit d’ordinaire plutôt orienté défense personnelle et emport discret. Ce qui le destinait principalement soit à des marchés où le port d’arme citoyen est autorisé, soit à des unités de police travaillant en civil, d’habitude clientes du G26 notamment.

G43 custom, la taille du pouce donne une idée de la compacité (image Shield Arms).

Présenté en 2015 par le fabricant – concepteur autrichien, le G43 est un pistolet nouveau. Reprenant les traits généraux de ses aînés, il n’est pourtant pas directement basé sur eux. Conçu pour être le plus compact et discret possible sans compromis sur la facilité d’emploi, sa longueur d’à peine plus de 15 cm (un peu plus de 20 cm pour un G17), son poids de 585 grammes chargé (915 g pour un G17 standard, 945 g pour un G17 Gen5 MOS) et sa capacité réduite (6 dans le chargeur, 7 en condition alpha, contre 17 dans le chargeur pour le G17)) ne semblaient pas le prédestiner à une dotation militaire.

Comparaison des dimensions G43 vs G17

Cependant, pour un usage en port discret dans des unités / spécialités amenées à travailler en civil et où le port apparent d’une arme est inapproprié du fait du contexte, le G43 semble un excellent choix. Même s’il pourra être perçu inhabituellement petit en main.

Permettant de disposer d’une capacité de riposte insoupçonnée par l’adversaire dans un large panel de situations, sa discrétion au port se fait au prix de la capacité (chargeur simple pile). Ainsi, 145 grammes de moins, chargé, qu’un G26 déjà fort compact, mais aussi 4 cartouches de moins (en comparant les chargeurs standards).

La différence en épaisseur entre le 26 et le 43 est sans appel, au prix d’une capacité réduite.

C’est précisément au MOE (Mando de Operaciones Especiales, le CFST espagnol) que devraient être utilisées ces pistolets, dans des situations et missions particulières.

Soldats du MOE à l’entraînement (image MOE).

Les quantités commandées ne sont pas communiquées avec précision mais tourneraient autour de quelques petites centaines.

Une fois de plus, Glock étend sa présence dans les forces armées occidentales, et confirme devenir, plus de 40 ans après la création des premiers modèles (alors qu’il n’aura fallu que 10 à 20 ans aux 1911 et Beretta 92 pour s’imposer), le standard des pistolets de service.

Un standard suivi même par la concurrence, qui suit depuis une dizaine d’années déjà le “principe Glock” : percuteur lancé, carcasse polymère, pas de sécurité mécanique externe.

Ce sera certainement sans surprise que l’armée espagnole toute entière passera prochainement sur Glock pour sa dotation standard. On prend les paris pour le G19 ? Pour l’instant la dotation est disparate entre :

  • les HK USP standard de l’armée de Terre, achetés à 10 000 exemplaires en 2011 (dont un certain nombre en service au MOE),
HK USP standard (image HK).
  • et les FN P9-17,
Pistolet FN P9-17 (image Infanteria de Marina).
  • et Llama M-82 (un dérivé du Beretta 92) de l’infanterie de Marine.
Llama m-82 (image Infanteria de Marina).

Pour aller plus loin au sujet des Glock dans les forces armées, retrouvez notre article de fond sur l’adoption du G17 par l’armée française :