Déjà présenté au SOFIC l’an passé, l’exosquelette Mawashi a fait sensation lors d’Eurosatory 2018, notamment auprès des opérateurs spécialisés de différents pays. Et pour cause. Développé à partir de 2005 et rendu “public” en 2016 puis pour de bon en 2017, l’exosquelette de la société canadienne Mawashi a une particularité remarquable : il est non-motorisé.
Autrement dit, il travaille en symbiose avec le corps du porteur pour faciliter la distribution de la puissance musculaire et alléger l’effort fourni par son porter pour effectuer des tâches dans un cadre opérationnel. Après avoir longuement étudié la bio-mécanique des Sumo (d’où le nom de la boîte) puis des personnes en très fort surpoids, Mawashi a mis en évidence que le corps humain peut supporter des surcharges plusieurs fois supérieures à son propre poids, à condition que l’effort soit correctement réparti.
L’idée est donc de redistribuer la puissance disponible du porteur, plutôt que de lui adjoindre une source d’énergie auxiliaire, tout en veillant à empêcher les risques de lésions musculaires, articulaires et tendineuses.
L’exosquelette Mawashi, appelé UPRISE, combine une colonne vertébrale externe, reliée à une ceinture abdominale flottante allégeant les contraintes sur la zone pelvienne , laquelle fait le lien avec le sol via des jambes articulées interagissant avec des semelles internes spécifiques dans les chaussures du porteur. Gilet de combat porte-plaques et sac à dos pouvant être couplés au dispositif, et ainsi libérer l’opérateur d’une partie de leur poids.
L’allègement annoncé est de 50 à 80%, qu’il faut comprendre de la façon suivante : 50 à 80% de la charge portée par l’utilisateur est transférée directement au sol, sans impact sur l’opérateur. Le tout avec une portabilité revendiquée de 3 à 5 voire 7 jours sur le terrain en autonomie totale type nomadisation.
Il faut donc bien comprendre qu’ici le rôle de l’exosquelette n’est pas de décupler la force physique de son porteur ni de faire d’un sportif moyen un athlète de haut niveau, mais bien de réduire la fatigue de l’opérateur et d’augmenter son endurance sur le terrain, à charges similaires, tout en réduisant drastiquement les contraintes, et donc les lésions à court, moyen et long terme, des membres inférieurs et de la zone pelvienne (tendinites type TFL, raccourcissement du psoas, lombalgies et autres joyeusetés connues de tout ceux portant lourd et longtemps).
Si le système n’est pas encore tout à fait finalisé, les capacités en l’état sont absolument impressionnantes, et laissent présager de l’avenir de cette technologie, assurément une rupture technologique et pas seulement dans le domaine militaire. D’autant plus quand on réalise que, non motorisé, le système est également à la fois rustique et écolo (au vrai sens et pas au sens à la mode) du fait de l’absence de batteries, et nettement moins coûteux, en conception, fabrication et maintien en condition opérationnelle, que les systèmes motorisés.
Dès lors, si notre micro-culture moderne fait de suite envisager des FS utilisant ce type de dispositif, il serait également pertinent pour les personnels techniques, sanitaires, artilleurs, mortiers, mécanos etc. et intéresse d’ailleurs de nombreux services à terme.
Si Mawashi figure actuellement en tête de la communication sur ces exosquelettes militaires, restez à l’écoute, car au moins 2 entreprises françaises travaillent également sur des systèmes similaires … A suivre donc.
#GearPorn xD
Plus sérieusement , ce système à l’air excellent mais alors, si on utilise les poches cargo du pantalon, ça doit gêner non ? De même, comment intégrer ce genre de système avec, pour nos forces armées, le “combattant 2020” (SMB, ceinture MOLLE balistique, etc…) ??
D’excellentes questions que voici. Réponse qui n’est qu’un avis perso : il faudra repenser la façon dont les personnels interagissent avec leurs équipements. Quant à l’intégration avec le “Combattant 2020”, c’est très loin d’être d’actualité. Et le projet de RB3D est un motorisé, aux visées complètement différentes. Après rien ne dit que les choses n’évoluent pas en fonction de l’émergence de nouveaux besoins / menaces. Il était encore difficile d’imaginer il y a 10 ou 15 ans que les exosquelettes seraient aujourd’hui une réalité fonctionnelle. Alors dans 5 ou 10 ans qui sait où nous en serons !
C’est vrai, je ne peux rien dire de plus !
Vraiment intéressant, les manutentionnaires voir les ouvriers du bâtiment vont adoré, la sécurité sociale aussi vu les tours de reins et mal au dos que ce système peut évité 🙂
Le marché potentiel est énorme, les canadiens et les français doivent blinder leurs brevets face aux copieurs.
Affaire à suivre (expérimentation par l’armée française et son fameux Battle Lab)…
https://mobile.twitter.com/ForcesOperation/status/1382711176686137346
Bon, ben on y go…
https://mobile.twitter.com/Tom_Antonov/status/1400124421407453189
On est en plein sur le “soldat augmenté”:
https://m.soundcloud.com/le-collimateur/exosquelettes-drogues-et-implants-tour-dhorizon-du-soldat-augmente-et-de-ses-enjeux
Transformer n’importe qui en Terminator, le rêve des technos:
https://www.meta-defense.fr/2021/09/10/avec-larcas-elbit-propulse-le-soldat-dinfanterie-dans-le-futur/
Quel impact vont avoir ces technologies sur les valeurs de l’armée ?
Par exemple, le goût de l’effort, si la technologie permet de s’en passer pour réussir la tâche…
https://theconversation.com/armes-autonomes-et-soldats-augmentes-quel-impact-sur-les-valeurs-des-armees-168295
Même réponse qu’à un autre lecteur plus haut, je vous copie donc la réponse :
Vaste sujet qu’on souhaite traiter depuis les premières discussions officielles sur le sujet dans l’institution. Pour faire très court en attendant un article de fond, permettre des exploits par une assistance mécanique c’est bien, mais quid des neurotransmetteurs nécessaires au bien-être physique et psychique de l’individu et qui ne sont générés que par l’activité physique et l’accroissement des capacités corporelles ? Sans parler d’autres aspects plus mécaniques : si on délaisse le physique, on accroît également le vieillissement articulaire, osseux, musculaire, tendineux, on fragilise le diaphragme (dont on commence seulement à mesurer l’importance pour l’ensemble du corps), etc. Ce qui ensuite joue également sur le psychique (et le cercle est sans fin).
De plus permettre des exploits est relatif. La technologie peut démultiplier les capacités d’un individu. Mais si ces capacités sont de 1 ou de 3, et que le coeff apporté par l’assistance est de, disons 3, le premier aura le niveau 3 de l’individu entraîné, quand le second sera au niveau 9 … Pour rappel les femmes du Néolithique couraient à vitesse endurance aussi vite qu’un sprinteur professionnel moderne. Un chasseur préhistorique moyen pouvait suivre sur des kilomètres un animal à la vitesse à laquelle Usain Bolt court quand il est mal réveillé.
https://www.courrierinternational.com/article/2009/11/05/l-homme-moderne-cette-mauviette
La technologie doit augmenter nos capacités, qui elles-mêmes doivent être poussées à leur maximum par les voies naturelles, et pourquoi pas si la médecine le permet, être aussi augmentées autrement (perso je suis assez hostile à l’idée mais c’est possible, et ce sera sûrement fait dans un futur relativement proche, les expériences américaines au Vietnam étant précurseures dans le domaine). en aucun cas ce ne doit être un prétexte à la médiocrité.
La technologie bouleversera-t’elle certaines valeurs comme par exemple le goût de l’effort, si elle permet des exploits très facilement?
https://theconversation.com/armes-autonomes-et-soldats-augmentes-quel-impact-sur-les-valeurs-des-armees-168295
Vaste sujet qu’on souhaite traiter depuis les premières discussions officielles sur le sujet dans l’institution. Pour faire très court en attendant un article de fond, permettre des exploits par une assistance mécanique c’est bien, mais quid des neurotransmetteurs nécessaires au bien-être physique et psychique de l’individu et qui ne sont générés que par l’activité physique et l’accroissement des capacités corporelles ? Sans parler d’autres aspects plus mécaniques : si on délaisse le physique, on accroît également le vieillissement articulaire, osseux, musculaire, tendineux, on fragilise le diaphragme (dont on commence seulement à mesurer l’importance pour l’ensemble du corps), etc. Ce qui ensuite joue également sur le psychique (et le cercle est sans fin).
De plus permettre des exploits est relatif. La technologie peut démultiplier les capacités d’un individu. Mais si ces capacités sont de 1 ou de 3, et que le coeff apporté par l’assistance est de, disons 3, le premier aura le niveau 3 de l’individu entraîné, quand le second sera au niveau 9 … Pour rappel les femmes du Néolithique couraient à vitesse endurance aussi vite qu’un sprinteur professionnel moderne. Un chasseur préhistorique moyen pouvait suivre sur des kilomètres un animal à la vitesse à laquelle Usain Bolt court quand il est mal réveillé.
https://www.courrierinternational.com/article/2009/11/05/l-homme-moderne-cette-mauviette
La technologie doit augmenter nos capacités, qui elles-mêmes doivent être poussées à leur maximum par les voies naturelles, et pourquoi pas si la médecine le permet, être aussi augmentées autrement (perso je suis assez hostile à l’idée mais c’est possible, et ce sera sûrement fait dans un futur relativement proche, les expériences américaines au Vietnam étant précurseures dans le domaine). en aucun cas ce ne doit être un prétexte à la médiocrité.
Si toutes les choses pénibles sont réalisées sans efforts grâce à la technologie, quid du goût de l’effort ?
Ce sera assimilé à du masochisme ?
https://theconversation.com/armes-autonomes-et-soldats-augmentes-quel-impact-sur-les-valeurs-des-armees-168295
Pour les blessés aussi, on parle d’exosquelettes (d’un autre type):
https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/aux-invalides-des-militaires-blesses-peuvent-remarcher-a-l-aide-d-un-exosquelette-94f4a7b55bb0c0859a1f797f8045515a